Cent Parisiens et habitants de la petite couronne ont participé à une conférence citoyenne dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme (PLU) parisien, qui doit entrer en vigueur en 2023. Ce mardi 10 novembre, ils ont soumis à l'exécutif 30 propositions d'aménagement de l'espace public.
Adapter l'espace public aux personnes porteuses de handicap, moderniser l'éclairage public afin de réduire leur empreinte écologique, installer des bandes réfléchissantes le long des pistes cyclables pour mieux voir les vélos la nuit, rendre plus accessible la Petite Ceinture ou encore couvrir plus de parties du périphérique... Voici quelques exemples des 30 propositions soumises à la municipalité parisienne à l'issue de cette conférence citoyenne.
l'espace public comme première préoccupation
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que – parmi ces propositions – c'est la question de «l'espace public et la mobilité» qui concentrent le plus d'intérêt. «L’espace public et la mobilité, le cadre bâti et la nature et les paysages» – soit «les sujets qui touchent la vie des participants» – sont ceux qui ont été le plus traités, peut-on lire dans le rapport, alors que «l’aspect économique et attractivité du territoire a moins mobilisé».
Au total, 29 % des contributions concernent en effet la thématique de l'espace public et de la mobilité. Une tendance que confirme Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint à la mairie de Paris chargé de l'urbanisme et de l'architecture assure que «les questions de nuisances sonores, de la pollution visuelle et de la pollution atmosphérique sont des priorités» pour les Parisiens.
A ce sujet, 94 % des participants à la conférence citoyenne ont assuré être favorables à l'optimisation des éclairages publics afin de réduire leur empreinte écologique, et 80 % d'entre eux sont également pour le réaménagement des parcs avec des espaces protégés par des préaux et des pergolas en bois, des points d’eau, des tables de jeu...
La nature et la biodiversité
Viennent ensuite les thèmes concernant «la nature et la biodiversité» et «le cadre bâti et le patrimoine», qui récoltent chacun 20 % des contributions. Au programme du premier thème : «favoriser la végétalisation des espaces de circulation via l’aménagement d’axes verts» (85 % des participants favorables) ou encore «contraindre à l’utilisation de matériaux éco-responsable dans l’infrastructure urbaine afin de réduire la pollution sonore, visuelle, environnementale et lumineuse» (94 % des participants favorables).
En ce qui concerne l'autre thème, qui a trait au cadre bâti et au patrimoine, les participants ont surtout appelé l'exécutif à «adopter une démarche environnementale pour les constructions parisiennes (murs, rues et places végétalisées, récupération de l’eau et de la chaleur)». Ils sont en effet 85 % à prôner l'utilisation de matériaux solides pour s'assurer de la qualité des infrastructures mais aussi des matériaux locaux qui s’adaptent au climat pour les bâtiments neufs, et au «maintien des façades» pour les bâtiments anciens.
1.084 contributions recensées
En parallèle, 1.084 contributions ont été recensées sur idée.paris.fr, «la plateforme numérique pour le Paris de demain». Un site internet créé par l'exécutif parisien et dédié à la démocratie participative, sur lequel tous ceux qui le souhaitent – les citoyens comme les associations et les institutions publiques– peuvent proposer des initiatives et autres projets localisés.
Autant de suggestions qui seront «prises en compte» selon Emmanuel Grégoire dans le cadre de la révision du PLU bioclimatique qui sera engagée d’ici la fin de l’année. Pour le premier adjoint à la mairie de Paris, «il s'agit d'un travail extêmement riche, résultat d'une très grande qualité». «Nous nous engageons à prendre en compte l'intégralité de ces propositions», a-t-il assuré.
A noter que la révision du PLU sera officiellement lancée lors du Conseil de Paris prévu en décembre, avant «une phase de diagnostic prévu en 2021, une phase réglementaire en 2022 et une adoption par l'exécutif parisien fin 2023, début 2024», selon Emmanuel Grégoire.