Il s'agit de supérettes, de débits de boissons ou de petits restaurants. L'ensemble des commerces de vente à emporter et de livraison de la capitale, dont certains provoquaient des attroupements le soir, vont être contraints de fermer dès 22h, à partir de vendredi 6 novembre.
Après discussion avec la mairie de Paris, le préfet de police a en effet décidé d'une application stricte et totale de la mesure. L'arrêté, publié ce jeudi 5 novembre, interdit «les activités de livraison et vente à emporter de tous les produits préparés par les restaurants et débits de boissons et les établissements flottants (péniches) au titre de leur activité de restauration et de débit de boissons». Conséquence, tous ces établissements devront totalement fermer entre 22h et 6h.
De fait, il devrait donc être impossible de se faire livrer à manger à domicile après cet horaire, par exemple via Deliveroo ou UberEats. Contactée, la préfecture de police indique toutefois que «la situation sera soumise à appréciation, par exemple en cas de commande avant 22h mais qui met beaucoupe de temps à arriver».
Objectif : lutter contre les attroupements
De plus, sur cette plage horaire, la vente de boissons alcooliques et leur consommation sera prohibée sur la voie publique. Et pour faire respecter ces interdictions, la préfecture de police avertit qu'elle déploiera «un dispositif de contrôle des établissements concernés ainsi que des livreurs se trouvant sur la voie publique après 22h». La liberté de circulation nocturne de l'ensemble des Parisiens ne sera toutefois pas affectée.
Un durcissement qui s'inscrit dans la logique de lutte contre la propagation du coronavirus. «Des déplacements et des regroupements de personnes (livreurs, clients...)» avaient parfois lieu «dans et aux abords de ces établissements», selon la préfecture de police, «alors que la situation sanitaire exige de limiter les interactions sociales à ce qui est strictement nécessaire». Et pour l'alcool, sa vente «notamment par des épiceries de nuit, est susceptible de favoriser des regroupements nocturnes, sans respect des gestes barrières, sur la voie publique voire dans la sphère privée».
Ces petits commerces devant lesquels ont lieu des rassemblements le soir sont la cause de l'imbroglio sur le «couvre-feu» du mardi 3 novembre. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait annoncé le rétablissement de cette mesure à Paris, avant d'être démenti quelques minutes après par Matignon. L'entourage du Premier ministre avait en effet indiqué vouloir «fixer une heure nocturne de fermeture des commerces autorisés à fonctionner», plutôt que rétablir un «couvre-feu» strict.
Les règles du confinement ont en effet «annulé et remplacé» les restrictions de sorties après 21h qui étaient auparavant en vigueur en région parisienne avec le «couvre-feu». Plus de 1.000 malades se trouvent actuellement dans des services de réanimation dans des hôpitaux d'Ile-de-France.