L’ancien ministre de l’Education Luc Ferry a indiqué ce lundi que s’il devait enseigner la liberté d’expression, il montrerait des caricatures de toutes les religions mais s’abstiendrait en revanche de montrer celles qu’il juge insultantes.
Ses déclarations interviennent alors que les établissements scolaires ont rendu hommage ce lundi matin à Samuel Paty, professeur assassiné par un Tchétchène radicalisé suite à un cours où il avait montré des caricatures de Mahomet. Un livre contenant certains de ces dessins satiriques politiques et religieux doit désormais être diffusé dans les lycées, dans le cadre de l’enseignement de la liberté d’expression.
Mais pour l’ancien ministre de l’Education, qui est également philosophe, «on n’est pas obligé, pour (l’)enseigner, de montrer des caricatures qui sont à la limite de la pornographie». S’il devait se trouver face à une classe de terminale, il montrerait «éventuellement celles de Charlie (Hebdo), mais qui mettent en scène aussi bien Jésus, Moïse et Mahomet. Mais on n’est pas obligé pour autant de montrer des caricatures (…) qui sont quand même ignobles», explique-t-il à franceinfo.
«On n’est pas obligé d’insulter les gens pour défendre la liberté d’expression», se défend-il.
Il a également indiqué qu’il commencerait certainement son cours avec la caricature de Louis Philippe, le dernier roi de France, qui avait été caricaturé en poire. «Ça a fait scandale à l’époque», justifie-t-il. C’était en novembre 1831, il y a presque deux siècles.