Emmanuel Macron a dénoncé samedi les «manipulations» autour de ses propos sur les caricatures de Mahomet, venant «parfois de dirigeants politiques et religieux» qui ont laissé penser que ces dessins seraient «une émanation du gouvernement français» contre l'islam.
«Les réactions du monde musulman ont été dues à beaucoup de mensonges, et au fait que les gens ont cru comprendre que moi, j'étais favorable à ces caricatures», affirme le chef de l'Etat dans un entretien à Al-Jazeera. «Je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays parce que je pense que c'est important, que c'est un droit, ce sont nos libertés», ajoute-t-il.
On m'a fait dire : « Je soutiens les caricatures humiliant le prophète ». Moi, je suis favorable à ce qu'on puisse écrire, penser, dessiner librement dans mon pays. C'est un droit, ce sont nos libertés. Je comprends que ça puisse choquer, je respecte cela, mais il faut en parler. pic.twitter.com/5yikVMPTFw
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2020
Emmanuel Macron a également jugé «indigne» et «inadmissible» la campagne de boycott des produits français dans certains pays musulmans où des manifestations ont également eu lieu contre la publication de caricatures de Mahomet dont le chef de l'Etat français défend le droit.
Cette campagne «est indigne et je la condamne. Mais elle est faite par certains groupes privés parce qu'ils n'ont pas compris et qu’ils se sont reposés sur les mensonges, sur les caricatures, parfois par d'autres dirigeants. C'est inadmissible», a affirmé le président.
Vendredi, des dizaines de milliers de musulmans manifestaient au Bangladesh, au Pakistan, en Indonésie ou encore en Inde, pour protester contre les propos d'Emmanuel Macron sur les caricatures et la liberté d'expression, quelques heures après l'attaque meurtrière à Nice.