Connu pour ses multiples frasques, l'activiste congolais Emery Mwazulu Diyabanza a récidivé la semaine dernière, en tentant de «récupérer» une statuette qu'il pensait volée à l'Afrique, au Musée du Louvre, à Paris. Sauf qu'il s'agit d'une œuvre indonésienne.
Né à Kinshasa en République démocratique du Congo, cet homme se présente comme un militant, chargé de restituer les œuvres pillées à l'Afrique par les Occidentaux. En 2014, il fonde pour cela l'association panafricaine Unité Dignité Courage (UDC), au nom de laquelle il agit depuis plusieurs mois dans différents musées européens.
Sur une vidéo tournée au Musée du Louvre et diffusée sur les réseaux sociaux, on voit en effet Emery Mwazulu Diyabanza empoigner une statuette, avant d'expliquer son geste. «On est venu récupérer ce qui nous appartient, je suis venu reprendre ce qui a été volé, ce qui a été pillé à l'Afrique», dit-il pour justifier ce vol.
Une sculpture... indonésienne
«Je rentre à la maison avec ce patrimoine qui a été volé à notre chère et mère patrie Afrique [...] durant des siècles, des décennies et des années», entonne-t-il alors que le surveillant de cette salle du Louvre dédiée aux arts premiers tente désespérément de l'empêcher de quitter les lieux.
Sauf que selon The Art Newspaper, la direction du Musée du Louvre a immédiatement fait savoir que la statuette en question était en fait une sculpture datant de la fin du XVIIIe siècle et provenant d'une île de l'est de l'Indonésie. Aucun rapport donc avec les propos tenus par Emery.
Le musée du Louvre hier: Un militant panfricain est rentré ds le musée et a déclaré qu'il était venu réclamer les biens "volés à l'Afrique" #Paris pic.twitter.com/xgTWILu01u
— Le Général (@LE_GENERAL_OF) October 23, 2020
En juin déjà, le militant africain avait tenté de dérober une œuvre au Musée du Quai Branly, à Paris. Puis une autre au Musée des arts africains, océaniens et amérindiens de Marseille fin juillet. Aidé par plusieurs complices, il avait même tenté de voler une sculpture congolaise à l'Afrika Museum de Berg en Dal (Pays-Bas).
Arrêté plusieurs fois et relâché, il avait assuré qu'il ne s'arrêterait pas là. «Nous continuerons le combat avec tous les moyens dont nous disposons. Nous ne sommes pas dissuadés», avait-il prévenu à l'époque.
Déjà condamné à 1.000 euros pour «vol aggravé» en octobre, Emery Mwazulu Diyabanza doit à nouveau compraître pour ce même chef d'accusation le mercredi 3 décembre devant le tribunal de Paris. En attendant, il a l'interdiction d'entrer dans n'importe quel musée.