Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités, a récemment annoncé dans Le Parisien qu'elle était pour le recours à la reconnaissance faciale dans les transports en commun, pour lutter contre l'insécurité.
«Nous sommes en risque terroriste très élevé, or on n'a aucun moyen d'utiliser l'intelligence artificielle pour les repérer alors qu'on a désormais des caméras partout», a ainsi expliqué Valérie Pécresse dans une interview au Parisien, faisant référence à l'assassinat du professeur Samuel Paty, le vendredi 16 octobre, à Conflans-Saint-Honorine (78).
Pour réfléchir à la question, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités, l'autorité organisatrice des transports dans la région, a d'ores et déjà appelé l'Etat à agir, réclamant «la création sans délai d'un comité d'éthique». Et ce, afin de «trouver un juste équilibre entre l'impératif de sécurisation des réseaux de transports et la préservation des libertés».
Interrogé sur cette question par Cnews lors du Grand Rendez-vous, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, s'est dit «assez favorable à cela». «L'idée d'utiliser l'intelligence artificielle est de détecter des comportements suspects, et c'est mis en place dans beaucoup de pays», s'est-il justifié, ajoutant qu'il s'agissait de «rechercher des comportements, et non pas des personnes».
La reconnaissance faciale impossible à l'heure du covid
D'ailleurs, Valérie Pécresse a clairement défendu le recours à la vidéo-protection dans les transports en commun, déployée sur tout le réseau. Elle a également ajouté qu'elle soutenait sa mise place «partout en Ile-de-France», tout comme l'armement des polices municipales.
Mais si la vidéo-surveillance est déjà régulièrement utilisée à des fins sécuritaires, il n'en demeure pas moins que la reconnaissance faciale à l'heure du Covid et du masque obligatoire paraît compliquée. Il paraît en effet difficile pour les algorithmes de reconnaître avec précision les visages masques, et ce, alors que 95 % des usagers respectent bien cette règle sanitaire.
UN «ARSENAL JURIDIQUE INCOMPLET»
Par ailleurs, Valérie Pécresse a cité en exemple la politique mise en place par le maire de New York, Rudolph Giuliani, dans les transports de sa ville. Selon les dires de l'élue, ce dernier aurait en effet «mis fin à la délinquance dans les transports en renforçant le contrôle des titres aux entrées».
Une politique pourtant impossible à mettre en place en Ile-de-France, tant «l'arsenal juridique est incomplet et non efficace» selon elle. En effet, les agents de sécurité et les contrôleurs n'ont pas le pouvoir aujourd'hui «de vérifier l'identité des contrevenants dans les transports», tout comme les agents de sécurité privée n'ont pas le droit de «sortir les délinquants du réseau».