Un lieu emblématique du savoir pour un dernier au revoir. Après s'être entretenu avec la famille de Samuel Paty, Emmanuel Macron a choisi la cour de la Sorbonne, comme lieu de l'hommage national qui sera rendu ce mercredi au professeur assassiné à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Mais en quoi consiste, exactement, ce type de cérémonie ? et quelles sont ses différences avec les autres célébrations prévues ?
Dans la tradition républicaine, l'hommage national est généralement réservé aux militaires et aux civils ayant eu un destin marquant pour la Nation française.
Habituellement, la cérémonie se déroule dans la cour des Invalides ou au Panthéon. Ce fut notamment le cas pour l'académicien Jean d'Ormesson, mort le 5 décembre 2017, ou Simone Veil, morte le 30 juin 2017.
Arnaud Beltrame, tué en 2018 lors de la prise d’otages du supermarché de Trèbes (Aude) avait également eu droit à cet hommage. Le cortège funéraire avait alors transporté la dépouille de l'héroïque militaire, depuis le Panthéon, dans le quartier latin, jusqu'aux Invalides.
Le choix fait cette semaine par l'Elysée pour Samuel Paty, en optant pour la Sorbonne contre la traditionnelle cour des Invalides, constitue donc une exception en ce sens qu'elle veut mettre à l'honneur la profession d'enseignant de la victime. Une décision prise en accord «avec la famille du défunt», précise la présidence.
La Sorbonne avait néanmoins déjà été le lieu d'un hommage aux victimes du terrorisme en 2015, lorsque François Hollande s'y était rendu pour une minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, dont parmi les victimes figuraient beaucoup de jeunes, d'étudiants et d'enseignants.
Contrairement aux obsèques nationales, la cérémonie est enfin décrétée par le chef de l'Etat qui prononce un éloge funèbre en l'honneur du défunt. Selon les personnalités, le président de la République peut aussi demander une minute de recueillement dans les établissements et institutions publiques comme les écoles, les mairies ou les gendarmeries.
Obsèques nationales
Les obsèques nationales sont, elles, traditionnellement réservées aux hautes personnalités de l'État. Au cours du XIXème siècles, les funérailles nationales sont aussi accordées à des personnalités issues de la culture comme Colette ou Aime Césaire.
Elles sont souvent confondues avec l'hommage national. Mais si les deux cérémonies sont décrétées par le président de la République, dans le cas des obsèques nationales, c'est l'État qui prend en charge les frais.
La cérémonie la plus célèbre reste celle de Victor Hugo, le 31 mai 1885. D'après la presse ayant couvert l'événement, deux millions de Français étaient présents pour accompagner le cortège funèbre allant de l'Arc de Triomple au Panthéon.
Hommage populaire
Mort seulement deux jours après Jean d'Ormesson, Johnny Hallyday a eu droit à un hommage inédit, moins formel, que celui de l'illustre écrivain. L'hommage populaire est semblable à l'hommage national dans son déroulement, seul les lieux et les invités changent.
Lors de la cérémonie du rockeur, le cortège funéraire est passé par les Champs Elysées. Son cercueil était alors escorté par près d'un millier de bikers fans de Johnny jusqu'à l'église de la Madeleine. Sur le parvis de celle-ci, Emmanuel Macron avait prononcé un court discours.
La cérémonie avait été suivie par des centaines de milliers de personnes sur les différentes chaînes de télévision qui, pour l'occasion, avaient bousculé leur programmation habituelle et diffusé en direct l'hommage populaire.