Devant l'augmentation du nombre des contaminations dans le pays, les autorités envisagent de nouvelles restrictions dont celle d'un couvre-feu territorialisé avec Paris et l'Ile-de-France en ligne de mire. Une option qui pourrait être officialisée mercredi soir par Emmanuel Macron, le chef de l'Etat devant faire le point sur la pandémie de Covid-19.
Ce serait du moins l'une des options sérieusement à l'étude, à en croire plusieurs sources concordantes. Et ce mardi matin, un conseil de défense doit en tout cas se dérouler à huis clos à l'Élysée pour vraisemblablement en discuter.
Interviewé la veille sur France Inter, le Premier ministre s'est en outre montré grave sur la situation épidémique. La France est «dans une deuxième vague forte» et «il ne peut plus y avoir de relâchement», a déclaré Jean Castex, sans exclure non plus et si nécessaire des reconfinements localisés.
«Un reconfinement général», dont « les conséquences sont absolument dramatiques», «doit être par tous moyens évité», a-t-il néanmoins précisé.
Dans ce contexte, la piste d'un couvre-feu territorialisé apparaîtrait comme un «entre-deux» à même de convaincre un Emmanuel Macron adepte du «en même temps».
Une mesure déjà appliquée en Allemagne
Cette solution est d'ailleurs déjà mise en place dans plusieurs grandes villes d'Allemagne dont Berlin, Cologne et Francfort, et constitue une solution reconnue comme efficace par les médecins pour freiner l'avancée du coronavirus.
De ce côté-ci du Rhin, la flambée des contaminations se fait particulièrement sentir à Paris ou à Lille et inquiète fortement l'exécutif. Deux métropoles qui, en tout état de cause, seraient donc en tête de liste, si un couvre-feu était effectivement décidé.
Cette option permettrait en outre de contourner une difficulté de taille : l'impossibilité de légiférer sur les réunions dans le cercle privé, sources majeures de contaminations.
«Ce n'est juridiquement pas possible», a reconnu le Premier ministre en demandant aux Français de limiter au maximaum les rassemblements privés entre amis ou en famille, où les gestes barrières ne sont souvent pas respectés.
En Guyane, un couvre-feu est également déjà appliqué depuis la mi-juin et a montré une efficacité certaine.
Mais cette option serait loin de faire l'unanimité au sein de l'exécutif croit savoir Le Point, dans la mesure où elle frapperait de plein fouet les restaurateurs et les jeunes. A Paris, à ce stade placé en «alerte maximale», les bars ferment en ce moment à 22h mais les restaurants restent ouverts, sous conditions strictes. Mais tout peut encore basculer.