Entre l'année de l'élection d'Emmanuel Macron, 2017, et l'année suivante, les revenus des 0,1% les plus riches ont fortement augmenté, notamment grâce à l'explosion des dividendes distribuées aux actionnaires, en hausse de 62%, selon un rapport publié par France Stratégie.
Les dividendes distribuées sont ainsi passées de 14,3 milliards d'euros au total en 2017 à 23,2 milliards d'euros en 2018. Et cette hausse semble amenée à se poursuivre pour l'année 2019, selon les premières données fiscales.
Cette forte hausse est d'autant plus problématique du point de vue de la justice sociale qu'elle a profité à une infime minorité de la population. «Deux tiers des 23 milliards d’euros ont été reçus par 38.000 foyers (0,1 % des foyers), dont un tiers par 3800 foyers (0,01 % des foyers), alors que l’année précédente la moitié des 14 milliards avaient été reçus par 38.000 foyers, dont un petit quart par 3800 foyers», détaille le rapport.
Celui-ci précise également que «le revenu moyen des 0,1 % des foyers fiscaux les plus aisés en 2018 est 27,5 % plus élevé que celui des 0,1 % les plus aisés de 2017».
En cause, la décision de l'actuel président de la République de transformer l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI), de mettre en place un prélèvement forfaitaire unique («Flat Tax»), ou encore d'abaisser l'impôt sur les sociétés.
Des choix fiscaux qui avaient suscité de vives critiques, notamment à gauche, et qui avaient aussi été dénoncés par le mouvement des Gilets jaunes.
Emmanuel Macron avait pour sa part justifié ces réformes par la volonté de dissuader les plus riches contributeurs de quitter la France et de favoriser l'investissement étranger.
Mais l'impact positif pour l'économie du pays reste, pour le moment, incertain. «Pour l’heure, le comité est incapable de répondre par oui ou par non à la question de savoir si la réforme de 2018 a eu un impact positif sur l’économie», lit-on dans le rapport, qui précise toutefois que le nombre de personnes redevables de l'IFI étant partis à l'étranger a baissé, passant de 376 en 2017 à 163 en 2018.
Qualifié par ses détracteurs de «président des riches», Emmanuel Macron risque ainsi de voir cette image se renforcer.