Le coronavirus a mis a mal l'ensemble des économies de la planète, mais ils ne connaissent pas la crise. Les milliardaires se portent même «extrêmement bien» depuis le début de la pandémie, puisqu'ils ont vu leur fortune augmenter de près d'un quart, selon un rapport publié par la banque suisse UBS.
La fortune cumulée des quelque 2189 milliardaires que compte la planète est ainsi passée de 8,5 milliers de milliards d'euros à 10,2 milliers de milliards d'euros, soit une augmentation de 27,5%. Il s'agit de nouveaux records, effaçant ceux de 2017. On comptait alors 2158 milliardaires détenant au total 9,7 milliers de milliards d'euros.
Le plus riche des super-riches, Jeff Bezos, s'en est particulièrement bien sorti : il a vu sa fortune croître de 81 milliards d'euros depuis le début de l'année.
Les «super-riches» ont notamment su profiter de la crise financière en mars et avril, au début de la vague de mesures de confinement, en pariant avec succès sur le rétablissement des marchés. «Les milliardaires s'en sont très bien tirés pendant la crise du Covid, ils n'ont pas seulement chevauché la tempête lors de la chute des marchés, mais ils ont aussi gagné durant la remontée», commente ainsi Josef Stadler, qui gère les relations avec les clients fortunés chez UBS. Il estime ainsi que les milliardaires ont eu le «courage», d'acheter de nouvelles parts dans des entreprises alors que les marchés étaient en chute libre.
Les milliardaires des domaines des hautes technologies et de la santé ont également vu leurs affaires prospérer lors de la crise, confirmant une tendance déja amorcée auparavant. Depuis 2018, la fortune des milliardaires de la high-tech a augmenté de 42,5%, pour un montant cumulé évalué à 1.800 milliards de dollars. Celle des milliardaires du secteur de la santé s'est accrue pour sa part de 50,3% (658,6 milliards de dollars au total).
Josef Stadler admet toutefois que le fait que les milliardaires s'enrichissent autant alors que l'immense majorité des habitants de la planète sont confrontés à de lourdes difficultés économiques pourrait susciter «de la colère». Tout en indiquant que les milliardaires avaient «bien conscience» de cette problématique. Comme il le rappelle, la concentration de richesse aux mains d'une petite minorité n'a jamais été aussi importante depuis 1905.