Après Marseille, c'est au tour de la ville de Paris de vouloir se doter de son propre «comité scientifique» local sur le coronavirus, a-t-on appris mardi 6 octobre. Une instance qui permettrait de mieux analyser et répondre à l'avancée de l'épidémie.
L'adjointe à la santé de la maire de Paris, Anne Souyris, pilotera ce projet devant voir le jour «d'ici à la fin du mois». Selon elle, il s'agira plutôt d'un «dispositif de propositions». Sur un rythme de réunions hebdomaraires, un large panel d'acteurs sera consulté, scientifiques, médecins, membres de l'AP-HP et de l'Agence régionale de santé, du rectorat ainsi qu'acteurs sociaux et économiques.
Objectif : «faire des propositions globales et progressives à l'Etat, pour arrêter la logique actuelle de 'stop and go', de femetures et réouvertures», explique Anne Souyris. Citant le modèle allemand en exemple, l'adjointe parisienne à la santé défend plutôt la mise en place de mesures graduées «dès qu'on voit la courbe remonter doucement, comme c'était le cas début juillet».
un indicateur précis de l'épidémie
Un besoin d'autant plus vif que l'évolution du coronavirus en région parisienne est surveillé comme le lait sur le feu en ce moment. Le passage en zone alerte maximale et les nouvelles restrictions décidés par le gouvernement étant appliqués pour deux semaines, la situation sanitaire dictera un durcissement ou un allègement des mesures à l'issue de cette période.
«On ne peut pas avoir tous les quinze jours des couperets qui tombent comme ça, il faut pouvoir construire avec des indicateurs précis qui nous permettent de vivre avec cette épidémie le plus possible», a souligné mardi 6 octobre Olivia Polski, adjointe au commerce à la mairie de Paris, sur France Bleu.
D'où l'intérêt pour la municipalité de connaître précisément les données, actuellement gérées par l'Agence régionale de santé et l'Etat. Outre l'éventualité d'un bras de fer avec le gouvernement, cet outil aidera Anne Hidalgo dans sa volonté annoncée d'informer régulièrement les Parisiens sur les chiffres du coronavirus dans la capitale.
Un dossier que suivra également Eve Plenel, la nouvelle conseillère santé d'Anne Hidalgo. La fille du fondateur de Mediapart était auparavant directrice de l'association Paris sans sida.
Marseille, premier foyer de la grogne contre les mesures gouvernementales, planche également sur la création de son conseil scientifique local.