Créée en 2010, la métropole du Grand Paris a encore du mal à exister concrètement une décennie après. Pour son sommet des 10 ans, organisé ce mardi 29 septembre, à deux pas de l'Elysée, plusieurs politiques de premier plan ont livré leurs idées afin de débloquer la situation de la métropole.
A l'origine de la création du Grand Paris alors qu'il était président de la République, Nicolas Sarkozy a esquissé dans un discours une vision politique globale pour le futur de la métropole. Sur scène, il a développé trois grandes politiques à mettre en œuvre. Il a d'abord défendu les «grands projets architecturaux ambitieux» à faire sortir de terre, citant comme exemple la Pyramide du Louvre par le passé ou la controversée Tour triangle. Ceux-ci auraient pour résultat «de structurer la capitale et la France».
"La création du Grand Paris est sans doute la chose la plus importante de mon quinquennat qui reste aujourd'hui", déclare, ému, Nicolas #Sarkozy #GrandParis pic.twitter.com/25JpWnPXUg
— Lucas Biosca (@LucasBiosca) September 29, 2020
Autre axe de développement selon Nicolas Sarkozy : «le Grand Paris du logement, qui doit désormais succéder au Grand Paris Express des transports», afin que «la population s'approprie la métropole». Une démarche passant par la «densification plutôt que l'étalement urbain», selon l'ancien chef de l'Etat , qui a déploré «qu'aujourd'hui, on construise peu, mal et cher».
Enfin, Nicolas Sarkozy a évoqué directement le rôle d'Emmanuel Macron, en rappelant que «dans notre système institutionnel actuel, le Grand Paris n'a aucune chance de réussir si le Président de la République, quel qu'il soit, ne s'implique pas personnellement». Vantant les politiques «visionnaires plutôt que gestionnaires», l'ex-locataire de l'Elysée a donc exhorté son successeur à «investir massivement et rapidement» en faveur du Grand Paris, lui conseillant de «remettre à plus tard» les questions de financement et de gouvernance.
UNe extension de Paris jusqu'à la mer ?
Présente au sommet, Anne Hidalgo a appelé de ses vœux la mise en place d'une «réforme territoriale pour créer une région capitale depuis l'Ile-de-France jusqu'à la mer», via Rouen et Le Havre. Selon la maire socialiste, «un débouché maritime» permettrait de désenclaver Paris, «aujourd'hui seule grande métropole mondiale à ne pas avoir un accès direct à la mer».
Une volonté partagée par le maire du Havre, Edouard Philippe, présent pour une table ronde : «le transport ferroviaire est absolument essentiel. Là, on n'est pas du tout au niveau. (...) On ne peut pas avoir une puissance réelle dans la compétition par rapport aux autres grands ports européens». Alors Premier ministre, il avait d'ailleurs lancé en novembre 2018 le projet de fusion des ports, du Havre, de Rouen et de Paris.
De son côté Patrick Ollier, le président récemment réélu de la métropole, a rappelé que le Grand Paris allait lancer un plan de relance de 110 millions d'euros «coordonné avec le gouvernement». En parallèle, il a appelé à «une simplification administrative», car la «multitude de procédures bloquent nos projets. On perd 2 à 3 ans avant de pouvoir donner le premier coup de pioche».
Une réforme de l'institution avait été envisagée par Emmanuel Macron peu de temps après son élection. Il avait ainsi affirmé sa volonté de «simplifier drastiquement» le mille-feuille administratif en région parisienne. Mais une telle modification semble désormais peu probable, à l'approche des élections départementales et régionales, prévues en mars prochain.