Des élus et des militants parisiens ne décolèrent pas, quelques semaines après la polémique sur les pollutions de la Seine observées dans des cimenteries de Lafarge. Une manifestation est prévue ce samedi 26 septembre devant l'une des usines du groupe, qui doit être agrandie.
A 11h, ce samedi, des élus écologistes et de gauche ont en effet prévu de se mobiliser au côté des Riverains de Javel et de diverses associations environnementales, à l'instar du mouvement PAZ (Paris Animaux Zoopolis) ou encore FNE (France Nature Environnement). Leur point de ralliement : la centrale à béton Lafarge de Javel, dans le 15e arrondissement, située au pied du pont Mirabeau et à deux pas du parc André Citroën.
Samedi, PAZ manifestera aux côtés de @rivjavel @FNE_Paris @FneIDF @Simonnet2 @NotrMaisonBrule devant la centrale #Lafarge #Javel
La #Seine est l'habitat des #poissons. La polluer c'est tuer des #animaux sensibles
RDV à 11h pont Mirabeau #Paris https://t.co/lIS8Web4jW pic.twitter.com/qBNREvxqN5— Paris Animaux Zoopolis (@ParisZoopolis) September 24, 2020
Les protestataires réclament de longue date l'abandon du projet qui prévoit la rénovation et le réaménagement du site selon Lafarge. Celui-ci suscite de nombreuses inquiétudes chez ses détracteurs quant à son extension et, de fait, quant à l'augmentation de la production.
«Haropa - Port de Paris [l'établissement qui gère les activités portuaires de la ville, ndlr] et la Ville de Paris doivent abandonner le projet de construction et de développement de la centrale à béton Lafarge de Javel», peut-on ainsi lire dans un communiqué de Danielle Simonnet, qui se bat depuis plusieurs années contre ce projet.
Un projet contesté par tous
Une «aberration écologique» également dénoncée par les élus écologistes. Julien Bayou, le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), s'est encore dit «choqué» de voir le cimentier Lafarge «déverser ses résidus toxiques, des déchets, dans la Seine sans quasiment être puni». Celui qui est aussi candidat aux régionales propose de donner «une personnalité morale» à la Seine, afin de mieux encadrer les projets qui y auront trait.
Même constat chez les écologistes du 15e, qui viennent d'ailleurs de faire adopter un vœu demandant l'abandon du projet, lors du dernier conseil municipal d'arrondissement. Et, une fois n'est pas coutume, ils sont soutenus dans leur combat par la droite parisienne.
Notamment par Agnès Evren, récemment élue maire du 15e, qui appelle elle aussi à l'abandon du projet. «Notre position est simple, limpide et ne changera pas [...] Nous avons rappelé le non-sens de cette installation», a-t-elle ainsi rappelé ce mardi 22 septembre.
Mais la mairie de Paris, qui ne gère pas directement les quais de la Seine, n'a pour l'instant guère de marge de manœuvre. «Des discussions sont en cours depuis un an avec l'Etat, pour refondre la gouvernance d'Haropa - Port de Paris. Nous souhaitons avoir davantage de poids dans la gestion du fleuve, pour ne plus être seulement spectateurs», indique à CNews Célia Blauel, la nouvelle adjointe écologiste à la Seine.
Une nouvelle réunion de concertation entre Lafarge et les opposants s'est d'ailleurs tenue mercredi 30 septembre à la mairie de Paris, organisée par l'exécutif.
La question aégalement étéau cœur des débat le jeudi 7 octobre au conseil de Pari. Alors que les élus de tout bord politique avaient prévus de remettre le sujet sur le tapis, les écologistes et les socialistes ont finalement trouvé un accord. La suspension des travaux d'agrandissement a été votée, le temps que ka concertation avec les riverains s'achève.