Plus de 6.500 jeunes ont été victimes d'un bug, lors de l'achat ou du renouvellement de leur carte Imagine R en cette rentrée 2020 : débités de leur argent, ils n'ont pas reçu leur carte en échange. Ce lundi 5 octobre, beaucoup d'entre eux attendaient encore de recevoir leur carte.
Plus d'un mois après la rentrée, plusieurs familles étaient encore sans nouvelle de leur dossier. Si certaines ont reçu des mails pour leur expliquer la situation, d'autres assuraient n'avoir toujours rien reçu. De fait, plusieurs dizaines de jeunes Franciliens se déplacent quotidiennement sans carte Imagine R, qu'ils ont pourtant payé. Un casse-tête pour eux ou pour leurs parents, obligés de leur acheter des tickets.
@PaulineLdB @cdetaddeo @DahMagassa @voltageofficiel @LaRep77 toujours des dossiers non finalisés, encore des parents sans réponses, des enfants et étudiants sans carte malgré le paiement. @IDFmobilites @vpecresse @ProbstLaurent Comutitres peut il agir ? https://t.co/FqZKyz0d2M
— Scandale ImagineR (@ScandaleImagin1) October 5, 2020
Comme tous les jours, je suis allé voir mon compte en ligne et surprise! c'est débloqué (mais reçu 0 notification pour m'en alerter); j'ai enfin pu refaire la procédure de renouvellement. Bon elle peut encore être refusée sans raison comme la 1ere fois, donc prudence.
— David Douard (@douardda) October 5, 2020
Les dossiers régularisés au 28 septembre ?
Et ce, alors même que le 22 septembre dernier, une réunion avait eu lieu, afin que les «6.500 dossiers identifiés sur plusieurs bugs» trouvent une réponse à la hauteur du préjudice. De fait, «tous les dossiers devraient être régularisés d’ici à lundi [28 septembre]», s'était alors félicité Ile-de-France Mobilités.
Pour rappel, plusieurs milliers de personnes – demandeurs ou titulaires en renouvellement de la carte Imagine R (juniors, scolaires ou étudiants) – ont été confrontés au même problème depuis cet été : au moment de la validation de l'achat de leur carte sur internet, un onglet leur informe que «le paiement a échoué».
Jusque-là, rien d'anormal. Sauf que les victimes n'ont jamais reçu leur carte mais ont quand même été débitées... d'une carte qui vaut jusqu'à 350 euros. Et les recours pour se faire rembourser semblent très longs, puisque plusieurs semaines après, de nombreux dossiers sont toujours en attente.
Comutitres pointé du doigt
La faute à qui ? Pour Ile-de-France Mobilités, le problème dépendrait du Groupement d'intérêt économique Comutitres (GIE Comutitres), chargé par la SNCF et la RATP du contrôle de la billettique en Ile-de-France. Contacté, ce dernier a fait savoir que l'incident était «en cours de règlement» et que «les personnes concernées allaient recevoir un mail».
Le 22 septembre, Comutitres s'était donc engagé à joindre toutes les familles concernées par le bug, en envoyant notamment «des mails personnalisés pour s'excuser» d'ici à ce mercredi soir mais aussi en effectuant des virements bancaires (entre vendredi 25 et lundi 28 septembre).
Problème identifié par Comutitres. Chaque victime doit recevoir un mail d’ici demain. Remboursement annoncé d’ici lundi. Quid des cartes ? Faut il recommencer ? On ne comprend rien, une fois de plus https://t.co/VT0UXi0syr
— Scandale ImagineR (@ScandaleImagin1) September 23, 2020
Par ailleurs, Ile-de-France Mobilités a souhaité que Comutitres aille plus loin encore dans ses excuses. Des mesures complémentaires pourraient ainsi être mises en place «au cas par cas», pouvant aller jusqu’à 2 mois de dédommagement en compensation des frais avancés par les familles.
Le rappel à l'ordre de Valérie Pécresse
Saisie à ce sujet, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, était montée au créneau mi-septembre, se disant «très en colère». «Elle a fait un rappel à l'ordre ferme avec injonction de régler le problème le plus rapidement possible», avait alors expliqué Ile-de-France Mobilités.
A l'époque, Valérie Pécresse avait demandé à ce que toutes les personnes victimes de cet incident soient contactées et à ce qu'elles soient remboursées de toutes dépenses supplémentaires qu'elles auraient dû effectuer à la suite de celui-ci, et ce, alors que nombre de victimes – ainsi démunies de leur carte – ont dû acheter des tickets pour emprunter les transports en commun franciliens.
Très attendue sur la question des transports, la présidente de la région Ile-de-France – qui n'a d'ailleurs pas encore annoncé sa candidature à sa succession pour les Régionales de 2021 – a d'ores et déjà communiqué qu'elle avait obtenu de rattacher la filiale billettique sous son autorité.
«Nous estimons totalement anormal d’avoir un tel fonctionnement d’où la nécessité pour Ile-de-France Mobilités de reprendre le contrôle sur la billettique», avait en outre fait savoir l'autorité organisatrice des transports de la région francilienne le 22 septembre dernier.
Mais si cette décision – qui a trouvé quelques résistances du côté de la SNCF et de la RATP – a finalement été validée lors d'un conseil d'administration d'Ile-de-France Mobilités, il n'en demeure pas moins qu'elle n'entrera pas en vigueur avant 2021.