La réponse ne plaît pas à tout le monde. Deux jours après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant des dealers en armes dans une cité de Grenoble, une opération de police a été ordonnée directement par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
«L’Etat s’imposera face à l’ensauvagement de la société», a écrit le ministre mercredi sur Twitter, au moment où les forces de l’ordre investissaient le quartier Mistral dans la soirée pour retrouver des armes et de la drogue.
Une opération massive mais dont le maigre bilan (une cinquantaine de contrôles mais aucune saisie ni interpellation à signaler, selon la préfecture) fait dire ce jeudi à Eric Piolle, maire de Grenoble, qu’il ne s’agit que de communication. Expliquant que la vidéo n’est qu’une «provocation» de la part des trafiquants, qui cherchent à faire du «marketing», il s’en est pris à Gérald Darmanin en «regrettant fortement (qu’il) s’engage dans cette logique où on pointe du doigt un quartier de telle ou telle ville», rapporte l’AFP.
Quelle action pour la police ?
L’élu a tenu à rappeler que la ville avait justement demandé des renforts d’effectifs policiers depuis le confinement, chose qu’elle n’a pas eu, selon lui. S’il estime «intéressant» que l’Etat montre sa présence dans ces quartiers, il a dénoncé le caractère ponctuel des opérations coup de poing : «c’est dans le quotidien que ça se forge».
Le préfet de l’Isère a répondu en indiquant que «ce n’est pas en augmentant les effectifs de la police que vous empêchez les règlements de compte» (plusieurs ont eu lieu dans la capitale des Alpes ou en banlieue ces derniers mois, dont deux en août). Il a par ailleurs tenu à rappeler que l’action des forces de l’ordre à Mistral était quotidienne, «opiniâtre, discrète mais néanmoins efficace». La préfecture indique que 160 interpellations y ont eu lieu depuis le début de l’année.