Emmanuel Macron a décidé de suspendre cette année la chasse à la glu pour les grives et les merles, a annoncé jeudi l'Elysée, dans l'attente d'une réponse de la Cour de justice de l'Union européenne sur cette méthode de chasse controversée.
Le chef de l'Etat a pris cette décision mercredi, après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, en présence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, a précisé la présidence.
En revanche «les quotas des autres chasses traditionnelles sont maintenus à leur niveau de l'an dernier», a ajouté l'Elysée.
Le 2 juillet, la Commission européenne avait une nouvelle fois demandé à la France de mettre fin «à la chasse illégale et de réexaminer ses méthodes de capture d'oiseaux», pointant du doigt notamment la chasse à la glu, pour les grives, et aux filets, pour les alouettes. Fin 2019, le Conseil d'État avait saisi la Cour de justice de l'Union européenne pour qu'elle précise si la directive «Oiseaux» permet d'autoriser la capture à la glu de certaines espèces d'oiseaux sauvages, sans avoir obtenu de réponse pour l'instant.
Dernier pays d'Europe à l'autoriser
En décidant de fixer à zéro pour cette saison de chasse le quota de chasse à la glu pour les grives et les merles, contre 42.000 la saison dernière, Emmanuel Macron répond à la fois aux demandes des écologistes et à la Commission européenne. Une position soutenue par Barbara Pompili qui, en recevant les chasseurs peu après sa nomination mi-juillet, leur avait répété, selon la Fédération, vouloir faire interdire cette pratique consistant à piéger des oiseaux avec de la colle.
Les petits oiseaux ainsi capturés et mis en cage servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs. Ces méthodes non sélectives de chasse, interdites par une directive de 2009 sur la protection des oiseaux sauf dérogations, sont dénoncées depuis longtemps par les associations de protection des oiseaux et les écologistes. La France est le dernier pays d'Europe à l'autoriser dans cinq départements du sud-est (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse).
Inquiets de la position de la ministre et d'une éventuelle interdiction, les chasseurs avaient été reçus à Matignon le 7 août et avaient annoncé une manifestation le 8 août près du Fort de Brégançon - où Emmanuel Macron passait ses vacances - mais l'avaient finalement annulée.
Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou avait critiqué début août le gouvernement de Jean Castex, qui, selon lui, «tergiverse sur l'arrêt de la cruelle chasse à la glu».