Les brèves canicules de l'été 2020 ne pourraient être qu'une petite répétition. Alors que la vague de chaleur en cours touche à sa fin ce jeudi 13 août, Météo-France a imaginé à quoi pourrait ressembler une canicule dans le pays dans trente ans. Et le résultat est plutôt effrayant.
Si rien n'est fait d'ici à 2050 pour freiner le réchauffement climatique, et donc les émissions de gaz à effet de serre, le mercure va inexorablement continuer de grimper pour finir par exploser les records partout en France.
La carte, imaginée par Météo-France et relayée sur son compte Twitter, dresse ainsi un tableau apocalyptique dans une trentaine de villes de pays où, en moyenne, les températures devraient être «de 1,2 à 1,5 °C» plus élevées que celles qui ont chauffé l'Hexagone au cours de la période récente.
Épisode #canicule en 2050 ||
Météo-France a fait mouliner ses machines pour la réalisation de cette carte. Dans l’état actuel de la science, en 2050 une vague de chaleur sera de 1,2/1,5°C plus chaude que celle que nous venons de connaître, selon scénario «laisser faire», #GIEC. https://t.co/IikLDz9KQz pic.twitter.com/7UjFy7VbDA— Météo-France (@meteofrance) August 13, 2020
Ainsi, le 13 août 2050, il pourrait faire jusqu'à 44,2 °C à Paris, 42,7 °C à Bordeaux, 43 °C à Lille, ou encore 41,6 °C à Nancy. Même la Bretagne, habituellement saluée et appréciée pour ses températures plus clémentes, ne sera guère épargnée avec quelque 32,7 °C à Brest.
Une carte élaborée à partir des données du Giec
Pour réaliser cette carte du futur, Météo-France explique avoir utilisé les données de la canicule de 2019, à savoir la deuxième plus importante enregistrée en France. «Nous n'avons pas voulu nous baser sur celle de 2003, car les modèles nous montrent qu'en 2050, un épisode de ce type restera exceptionnel en intensité et en durée», affirme la climatologue Christine Berne dans les colonnes du Parisien.
Sur Twitter, Météo-France indique s'être basé sur le scénario dit du «laisser-faire» établi par le Giec, le Groupement intergouvernemental d'experts sur le climat. Comme le libellé le laisse à penser, ce scénario est celui qui risque de se produire si aucune action forte n'est mise en oeuvre par les gouvernements pour limiter le réchauffement climatique.
Ces derniers jours, une autre carte d'anticipation a beaucoup été partagée sur les réseaux sociaux. Un faux bulletin météo plus exactement réalisé il y a quelques années, le 4 décembre 2014, très exactement. A l'écran, la présentatrice météo préférée des Français, Evelyne Dhéliat, déroulait un bulletin fictif du 17 août 2050, destiné à sensibiliser le public sur le réchauffement climatique.
Les prévisions faisaient état de températures de plus de 35°C dans la majeure partie du territoire, à l'exception de la Bretagne. «Jusqu'à 43°C prévus à Nîmes», soulignait Evelyne Dhéliat devant une carte qui affichait 40°C à Paris et 42°C à Lyon. Cette carte a ressurgi six ans plus tard, en ce mois d'août 2020 caniculaire, la situation étant très proche des prévisions fictives pour 2050... avec 30 ans d'avance.