Dans les transports en commun, dans les lieux clos, dans certaines rues très fréquentées... au travail ? Alors que le port du masque s'impose petit à petit dans toutes les situations du quotidien, la vie en entreprise n'est pas marquée par cette obligation. En tout cas pour l'instant.
Le sujet a été abordé par le Premier ministre, Jean Castex, alors qu'il était en déplacement à la Grande Motte (Hérault), mardi 11 août. Selon Les Echos, qui rapportent ses propos, il a expliqué que ce dossier était confié à la ministre du Travail, Elisabeth Borne, ainsi qu'au secrétaire d'Etat en charge des retraites et de la santé au travail, Laurent Pietraszewski.
#Coronavirus : Le protocole pour les entreprises pourrait être amené à évoluer, comme à plusieurs reprises depuis le début de l'epidémie. Nous démarrons avec @Elisabeth_Borne et les partenaires sociaux des discussions dès la fin de la semaine. @leiladeco https://t.co/mkXkfihjdJ
— Laurent Pietraszewski (@pietraszewski_l) August 13, 2020
Selon le chef du gouvernement, il leur a été demandé «de reprendre les discussions avec les responsables des branches professionnelles [pour] voir comment on peut au maximum généraliser sur le lieu de travail le port du masque».
Puisqu'«il n'y a pas deux lieux de travail qui se ressemblent», Jean Castex craint que «l'application de mesures absolument systématiques» soit «contraire à l'effet recherché». Ainsi, le Premier ministre ouvre la porte à une nouvelle évolution des règles en vigueur au travail, à condition de faire preuve d'adaptation.
Pour Laurent Pietraszewski, il s'agit de «garantir la santé des salariés» sans entraver «la reprise économique». Si la question de l'obligation du port du masque sur le lieu de travail suscite la méfiance du patronat, elle semble pourtant particulièrement actuelle alors que les congés d'été touchent à leur fin, annonçant le retour de tous les salariés sur site.
Début des discussions «dès la fin de semaine»
C'est pourquoi le secrétaire d'Etat en charge des retraites et de la santé au travail a indiqué ce jeudi 13 août sur Europe 1 que les discussions avec les partenaires sociaux et Elisabeth Borne seraient engagées «dès la fin de la semaine». Mais aucune décision ne sera prise avant consultation du Haut conseil de la santé publique.
Les open spaces seront sans doute au coeur des débats puisqu'ils favorisent bien souvent la promiscuité. Sans compter que la règle initiale, qui imposait au minimum 4 m2 d'espace pour chaque salarié, a été assouplie au profit du mètre de distance. Requis uniquement si cette dernière mesure est impossible, le masque est donc bien souvent délaissé.
A l'heure actuelle, chaque entreprise détermine individuellement ses bonnes pratiques en la matière. Chez Accor, L'Oréal ou Total par exemple, les salariés sont tenus de porter le masque en réunion ou lors de leurs déplacements, mais pas quand ils sont installés à leur poste de travail, si la distanciation est possible.
Ailleurs les règles sont plus strictes, puisque le port du masque est déjà imposé en toutes criconstances. C'est le cas au siège de PSA ou au sein de la tour Engie, dans laquelle des contrôles réguliers s'assurent même du respect du règlement.
La généralisation du port du masque permettrait donc de lisser la situation en harmonisant les pratiques. La mesure n'aurait en revanche par le même impact sur tout le monde : certains groupes seraient contraints de repenser leur organisation quand d'autres resteraient simplement au statu quo.