Un incendie d'une rare violence s'est déclaré dans la nuit du mardi 11 août à Vincennes, dans le Val-de-Marne, causant la mort de deux personnes. Un drame qui en rappelle malheureusement beaucoup d'autres dans l'histoire de la capitale et de sa banlieue.
Ces dernières années, au moins dix incendies similaires, pour certains plus meurtriers encore, ont été recensés à Paris et dans les communes avoisinantes.
Des catastrophes qui, si elles ont des origines diverses, ont toutes un point commun : celui d'avoir profondément marqué les esprits.
5 février 2019 : l'incendie de la rue Erlanger
En évoquant le drame de Vincennes, Guillaume Fresse, porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a immédiatement fait le rapprochement avec un autre incendie similaire survenu l'année dernière.
«C'était un incendie d'une rare intensité, qui ressemblait à celui de la rue Erlanger», a-t-il dit en faisant référence au feu qui avait fait dix morts en février 2019 dans un immeuble du XVIe arrondissement de Paris. Les deux incendies s'étaient produits «avec des habitants prisonniers des flammes qui réclamaient de l'aide aux fenêtres», a-t-il souligné.
26 juillet 2018 : une tour s'embrase à Aubervilliers
En juillet 2018, un incendie survenu dans une tour HLM d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, avait lui aussi beaucoup marqué l'opinion publique. Il avait provoqué la mort d'une mère de famille de 33 ans et de ses trois enfants de 18 mois, 4 ans et 6 ans.
Un enfant de 10 ans, qui jouait avec un briquet et avait mis le feu à un torchon, les flammes se propageant ensuite à l'appartement et aux appartements voisins. L'enfant avait été mis en examen. Il n'avait pu être jugé en raison de son jeune âge.
2 janvier 2013 : la cité du Luth de Gennevilliers endeuillée
A Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, un incendie a tué toute une famille le 2 janvier 2013. Le feu, qui avait pris au 4e étage d'un immeuble du quartier populaire du Luth, s'était propagé par l'extérieur au 5e, ravageant entièrement deux appartements de 80 m2.
Cinq personnes mourront par asphyxie : un père famille de 49 ans, son épouse de 44 ans et leurs enfants âgés respectivement de 12, 15 et 18 ans.
2 septembre 2015 : l'incendie de la rue Myrha
Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2015, un immeuble situé au 4 rue Myrha, à Paris (18e) prend feu. Il fera au total huit morts.
Au début de l'affaire, un SDF, interpellé en possession d'un briquet et d'une bougie, avait été arrêté et placé en détention provisoire pendant un an. L'homme n'avait jamais cessé de clamer son innocence. Il avait ensuite été libéré quand les enquêteurs se sont intéressés à l'un des anciens locataires qui avait finalement avoué. Il avait mis le feu aux boîtes aux lettres et à une poussette restée dans le hall de l'immeuble.
28 septembre 2011 : six morts dans l'incendie d'un squat de Pantin
Un immeuble voué à la démolition s'embrase dans la nuit du 28 septembre 2011 à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Il abritait trente migrants essentiellement tunisiens et égyptiens.
Il fera six morts : quatre victimes brûlées et deux morts par asphyxie. Une bougie mal éteinte aurait été à l'origine du drame.
10 août 2009 : cinq morts à Sevran
Dans la nuit du 10 août 2009, cinq personnes meurent dans un incendie qui s'était déclaré dans un immeuble de Sevran, en Seine-Saint-Denis.
Quatre des cinq victimes appartenaient à une même famille et squattaient l'appartement dans lequel ils ont péri. Les victimes étaient deux hommes, deux enfants et un nourrisson.
30 juin 2009 : six morts à Asnieres
Six personnes périssent au petit matin du 30 juin 2009 dans l'incendie d'un hôtel meublé d'Asnières-sur-Seine, où étaient logées des familles à faibles revenus par le Conseil général des Hauts-de-Seine.
Trois des victimes s'étaient défenestrées.
25 aout 2005 : l'incendie du boulevard Vincent-Auriol à Paris (13e)
L'incendie du boulevard Vincent-Auriol a eu lieu dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 août 2005 à Paris, au 20 boulevard Vincent-Auriol dans le 13e arrondissement.
Le feu s'était déclaré dans un immeuble géré par un bailleur associatif où résidaient cent trente personnes. Le bilan est catastrophique et s'élève à dix-sept morts dont onze enfants.
4 septembre 2005 : 18 morts dans une tour de L’Haÿ-les-Roses
Un incendie criminel, une histoire de vengeance et un lourd bilan humain. Le 4 septembre 2005, quatre jeunes filles, âgées pour deux d'entre elles de 16 ans, la troisième de 18 ans et la dernière de 15 ans, mettent le feu à des boîtes aux lettres d'une tour de L'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, pour se venger d'une autre jeune fille avec laquelle elles avaient eu un différend.
Le feu se propage à cette tour de dix-huit étages provoquant la mort de 18 personnes, dont trois enfants. On déplorera également 28 blessés. Les quatre jeunes filles ont été condamnées en 2008 et 2009 à des peines allant de trois à quatre ans de prison assorties de périodes de sursis.
14 avril 2005 : 24 morts dans l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra
L'incendie de l'hôtel Paris-Opéra a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril 2005 au 76 rue de Provence, à Paris. Le feu a fait vingt-quatre morts dont onze enfants, logés dans l'établissement par le Samu social.
Une femme, Fatima T., qui avait reconnu être à l'origine de l'incendie, avait été condamnée, en première instance, à trois ans de prison ferme pour «homicides et blessures involontaires».
C'est l'incendie le plus meurtrier qui ait eu lieu dans Paris depuis la Libération.