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Canicule, Covid et congés : le difficile mois d'août des associations de solidarité

Le 26 juin à Paris (image d'illustration). Le 26 juin à Paris (image d'illustration).[Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

A Paris, le mercure grimpe et le soleil tombe sur les têtes. Les sans-abris, victimes de la chaleur, sont aidés par les associations qui doivent également composer avec les absences des vacances et le Covid-19.

Mauvais timing : cet été, la canicule a eu la fâcheuse idée de tomber en août, traditionnellement consacré aux vacances en France. Résultat, les associations qui aident les personnes dans la rue doivent composer en petit comité. «Faute de bénévoles, au lieu des cinq équipes habituellement déployées nous n’en avons plus que trois en ce moment», illustre Léa Caron, bénévole à l’association Dans ma rue qui organise des maraudes dans le 13e arrondissement de Paris le samedi après-midi. Au Secours Catholique, rideau : «tout est fermé en ce moment, les bénévoles sont en vacances», répond l’association, dont les maraudes ne fonctionnent qu’avec des volontaires.

Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité, ne peut qu'abonder : «en ce moment, nous avons moins de médecins bénévoles. L’accès à l’hygiène pour les sans-abris, par exemple pour prendre en charge les maladies de peau liées à la chaleur, est plus limité».

Heureusement, certaines organisations plus importantes peuvent être plus présentes. «Nous avons un grand vivier de personnes disponibles, ce qui nous permet de tourner même en période de vacances», nuance ainsi Vincent Armand, coordinateur des maraudes du Secours Populaire, une grosse structure dans le milieu, qui emploie 18 salariés et sort 6 jours sur 7 sur le terrain avec des bénévoles.

Canicule et congés, à cette équation à deux «c» s’ajoute une autre inconnue : les conséquences de l’épidémie en cette période de forte chaleur. Bruno Morel donne un exemple : «dans nos accueils de jour, qui ne sont pas tous climatisés, nous ne pouvons pas allumer les ventilateurs étant donné que cela favoriserait la diffusion du virus. On essaye d’aérer très tôt le matin et tard le soir mais c’est compliqué de faire redescendre la température». Pour faire face à la vague de chaleur, ces structures, il en existe une quinzaine en Ile-de-France, sont désormais ouvertes à midi. A Emmaüs, le personnel en charge des maraudes est salarié et donc moins touché par l’exode aoûtien : gel hydroalcoolique et masques jetables sont distribués en grande quantité aux sans-abri.

L'accès à l'eau, une priorité

L’épidémie a également pu être un frein à l’arrivée de nouveaux bénévoles selon Léa Caron. «Ça peut repousser certaines personnes et leur donner moins envie de venir avec nous pour faire les maraudes». Elle, pourtant, porte un masque durant le trajet, respecte le mètre de distance conseillé, «même si c’est plus difficile avec les gens que l’on connaît bien». A l'association Dans ma rue, été, hiver, le thermos reste le même mais le contenant change. L’eau fraîche, qui a remplacé le café, est distribuée verre par verre à la quinzaine de sans-abri rencontrés durant l’après-midi.

Car l’accès à l’eau est primordial pour ceux qui vivent dans la rue. A Paris, «il n’est pas compliqué de trouver de l’eau potable publique, il y a de nombreuses fontaines», juge Vincent Armand. Toutes les associations interrogées en font néanmoins leur priorité, chacune avec sa spécialité : Emmaüs et la Mairie de Paris distribuent des gourdes réutilisables, le Secours Populaire des brumisateurs. «Nous faisons attention aux plus âgés, qui ressentent parfois moins la sensation de soif», continue Vincent Armand. Selon le collectif Mort de la rue, l’espérance de vie moyenne des «SDF» entre 2013 et 2018 était de 45 ans pour les femmes et de 49 ans pour les hommes.

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