La mise en cause du nitrate d'ammonium dans les explosions qui ont ravagé Beyrouth a ravivé de mauvais souvenirs dans l'esprit des Français. Responsable de la catastrophe de l'usine AZF à Toulouse, en 2001, il suscite à nouveau l'inquiétude, alors que 40.000 à 60.000 tonnes de cette substance transitent par le port de Saint-Malo chaque année.
Le nitrate d'ammonium est notamment utilisé pour les cultures agricoles, en tant qu'engrais. En Bretagne, ce sel blanc et inodore est acheminé par la société lituanienne Achema, tous les mois.
Des mesures de sécurité très strictes encadrent à chaque fois l'opération. Le transport doit répondre à un cahier des charges précis et le navire être capable de fournir toute la documentation nécessaire concernant sa marchandise, avant son arrivée.
Un expert monte systématiquement à bord du bateau pour vérifier l'état des cales et du chargement. Il teste le dispositif anti-incendie et envoie son rapport à la capitainerie qui valide ou non l'entrée au port.
Le port de Saint-Brieuc également concerné
La quantité de nitrate d'ammonium présente dans le port, à terre comme sur l'eau, ne doit pas dépasser 7.500 tonnes. Interrogé par France Bleu, le sous-préfet, Vincent Lagoguey, précise que les sacs d'engrais «ne sont jamais entreposés dans des hangars».
Le déchargement ne se fait pas sans la surveillance des pompiers. Déposés sur les quais, les sacs de nitrate d'ammonium ne restent jamais plus de 72 heures sur place avant d'être acheminés vers leur destination finale.
Le port de Saint-Malo n'est pas le seul en Bretagne à participer au transit du nitrate d'ammonium, celui du Légué, à Saint-Brieuc, est également concerné mais dans une moindre mesure : trois à quatre bateaux y débarquent respectivement 2.000 tonnes de cet engrais chaque année.