Ségolène Royal a réagi au SMS insultant que lui aurait envoyé Jean-Yves Le Drian par erreur et dont le contenu a été révélé cette semaine par Le Canard enchaîné. Sur Twitter, elle a qualifié de «sexistes» les mots prêtés au ministre des Affaires Etrangères et a appelé à une réflexion sur ce qu'elle considère comme une «violence».
«Ainsi donc, un ministre m’a traitée de «folle». Essayons de décrypter le sens de la violence de ces injures sexistes, dont Simone Veil fut la plus éminente cible d’entre nous toutes. Afin de bannir enfin ces mots pour la génération de nos filles», a écrit Ségolène Royal sur son compte Twitter ce jeudi 28 juillet.
Ainsi donc, un ministre m’a traitée de «folle». Essayons de décrypter le sens de la violence de ces injures sexistes, dont Simone Veil fut la plus éminente cible d’entre nous toutes. Afin de bannir enfin ces mots pour la génération de nos filles.
https://t.co/DovvYNCR8y— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) July 30, 2020
«On ne s’habitue jamais à ces insultes surtout quand elles sont sexistes»
Dans son tweet, l'ancienne ministre renvoie vers un long texte publié sur son compte Facebook. «A défaut de me respecter je voudrais que l’on respecte mes enfants qui souffrent chaque fois que leur mère est insultée», a-t-elle notamment demandé. «J’en ai entendu des insultes dans ma vie politique (...) Mais je vais vous faire une confidence, on ne s’habitue jamais à ces insultes surtout quand elles sont sexistes c’est à dire doublement humiliantes», a poursuivi Ségolène Royal. «En un mot : quand les idées et l’énergie d’une femme politique dérangent, et qu’elle n’est pas assujettie au cercle des hommes blancs, alors pour la décrédibiliser, on met en cause sa santé mentale : elle est folle.»
Ainsi donc j’aurais été traitée de folle par un ministre. A défaut de me respecter je voudrais que l’on respecte mes...
Publiée par Ségolène Royal sur Mercredi 29 juillet 2020
Le mot «folle» a-t-il été employé ?
Mercredi, le Canard Enchaîné avait révélé le contenu d'un texto écrit par Jean-Yves Le Drian et adressé par erreur à l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. «Pompili très bien, c'est quand même mieux que l'autre folle de Ségo», avait-il envoyé croyant converser avec Emmanuel Macron en pleine période de remaniement ministériel, selon le journal satirique.
Dans un article publié mercredi, Le Parisien a rapporté une version des faits légèrement différente. Après l'avoir contactée, le quotidien a écrit à propos de Ségolène Royal : «Cette dernière confirme au Parisien - Aujourd'hui en France la fausse manœuvre de Le Drian, mais assure que celui-ci ne l'avait pas qualifiée de « folle » dans son texto.»
L'insulte «sexiste» n'aurait donc pas été employée, à en croire la principale concernée. Cette dernière a indiqué au Parisien ne pas savoir qui avait rapporté le contenu tronqué au Canard enchaîné.