La famille Chouviat a demandé ce mercredi des excuses au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, après ses propos devant la commission des lois de l'Assemblée nationale dans lesquels il dit «s'étouffer» devant le terme de «violences policières».
Choquée, la famille de Cédric Chouviat, via Cynthia Chouviat, sa soeur, demande aujourd'hui des excuses au ministre. Dans un communiqué jeudi 29 juillet, la famille s'est dit «scandalisée» et «heurtée» par les propos du ministre. «Les mots du nouveau ministre de l'Intérieur, qui évidemment ne peuvent être fortuits, ont profondément scandalisé et heurté la famille de Cédric Chouviat», affirment ses avocats. «Chacun doit mesurer ce que disent ces propos du mépris et du cynisme du ministre de l'Intérieur pour les familles endeuillées ou meurtries par des violences policières», ajoutent-ils.
S'étouffer : le verbe prononcé par Gérald Darmanin est maladroit alors que ces derniers mois, plusieurs personnes tuées par des policiers ont eu des mots similaires avant de décéder. C'est le cas notamment de Cédric Chouviat, un livreur parisien de 42 ans, mort après avoir été arrêté par les forces de l'ordre. «J'étouffe» avait répété sept fois la victime alors que deux policiers le maintenaient au sol.
Mais quelle honte Mr Darmanin.
"Vous vous étouffez ????? "
Nous attendons vos excuses et surtout une réponse positive à notre demande de suspension en attente de procès.#justicepourcedric#ViolencesPolicieres https://t.co/MprRN1cTBE— Chouviat Cynthia (@ChouviatCynthia) July 28, 2020
Aux Etats-Unis, George Floyd, également tué par la police en mai après qu'un officier lui a écrasé la tête par terre, avait également répété plusieurs fois : «je ne peux pas respirer» (i can't breathe en anglais) avant de s'éteindre.
«C'est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n'y avait aucune arrière-pensée. Il ne s'agit en aucun cas d'un parallèle dans une affaire où des mises en examen ont été prononcées», a précisé à l'AFP l'entourage de M. Darmanin.
Les propos du ministre ne font que s'inscrire dans la lignée de ceux de son prédécesseur, Christophe Castaner, qui n'a jamais reconnu le terme de «violences policières». Le ministre s'est justifié en inovoquant la «violence légitime» de la police : «la police exerce une violence certes mais une violence légitime. (...) Elle doit le faire de manière proportionnelle, elle doit le faire de manière encadrée. Que quelques personnes le fassent en dehors des règles déontologique, la sanction doit être immédiate», a-t-il ajouté.
«Il peut y avoir des dérives, qu'on doit sanctionner et je pense que le gouvernement les sanctionne et s'il ne le fait pas, la presse, les syndicats, les parlementaires rappellent à la hiérarchie policière, au ministre de l'Intérieur, ce qu'il doit faire et c'est bien légitime».
"Quand j'entends le mot 'violence policière', moi, personnellement, je m'étouffe", assure @GDarmanin.
> "La police exerce une violence, certes, mais une violence légitime, c'est vieux comme Max Weber."#DirectAN pic.twitter.com/efT7AWs3N9— LCP (@LCP) July 28, 2020
Hier, le site d'informations StreetPress révèlait plusieurs actes racistes et des mauvais traitements de la part de policiers sur des détenus au sein des cellules du Tribunal de grande instance de Paris grâce au témoignage d'un brigadier-chef en poste.