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Aubervilliers : la police évacue un vaste campement de migrants

Une évacuation de 1.500 migrants a eu lieu au bord du canal de Saint-Denis à Aubervilliers (93) ce mercredi 29 juillet, a annoncé dans la matinée la préfecture de police de Paris.

Au petit matin, plusieurs associations qui viennent en aide aux réfugiés et aux demandeurs d'asile étaient déjà présentes sur place, avant que l'opération ne débute vers 6h, afin notamment de «s'assurer que les droits des personnes soient respectés et pour récupérer les tentes, couvertures et sacs de couchage sur place», souligne Maël, militant de l'association d'Utopia 56.

De fait, cet important campement de fortune – constitué de plus de 800 tentes – était majoritairement constitué d'hommes seuls, déjà passés par d'autres camps du nord de Paris, démantelés au fur et à mesure de leur reconstitution. Originaires de la Corne de l'Afrique ou d'Afghanistan, ils ont été conduits vers différents centres d'hébergement et gymnases d'Ile-de-France.

Aucune garantie d'hébergement

Une «évacuation opaque» selon Maël d'Utopia 56, qui assure que «les exilés n'ont pas été informés en amont des solutions qui leur seront proposées». «De même qu'il n'y a aucune garantie sur l'inconditionnalité de l'hébergement à la suite de ce démantèlement», ajoute-t-il. 

De son côté, le préfet de police de Paris Didier Lallement, a déclaré que «cette opération était la suite logique de toutes celles déjà conduites depuis plusieurs mois». Et c'est justement ce qui lui est reproché : toutes les «mises à l'abri» réalisées ces derniers mois s'enchaînent inlassablement et se ressemblent.

Selon une étude menée par le Secours catholique Caritas France, «45 % des personnes qui ont été hébergées à la suite d'une évacuation l'ont été pendant moins d'un mois». «Les remises à la rue sont inévitables dans cet éternel cycle d'évacuation», explique Maël.

Pourtant, lors d'une évacuation réalisée en mai dernier au parc de la Villette, la préfecture avait assuré qu'«aucune remise à la rue ne serait effectuée jusqu'à la fin de la trêve hivernale [décalée au 10 juillet]», mais force est de constater que ces camps s'étaient déjà reconstitués bien avant cette date.

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