L'homme soupçonné d'être à l'origine de l'incendie de la cathédrale de Nantes est «soulagé», «apeuré» et «dépassé», a déclaré dimanche son avocat Quentin Chabert aux journalistes.
«Il y a une sorte de soulagement, c'est quelqu'un qui est apeuré, il est en quelque sorte dépassé», a déclaré Me Chabert à la presse. Le suspect, un bénévole du diocèse de 39 ans, est passé aux aveux samedi. Présenté à un juge, il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour «destructions et dégradations par incendie».
Une semaine après l'incendie dans la cathédrale de Nantes, le bénévole du diocèse est passé aux aveux et a été placé en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche pour «destructions et dégradations par incendie».
«Mon client a coopéré», a affirmé au quotidien Presse-Océan l'avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. «Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd’hui rongé par le remords et dépassé par l’ampleur qu'ont pris les événements», assure-t-il.
L’homme «a reconnu, lors de l'interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale: sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique», a précisé le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès au quotidien.
L'homme de 39 ans interpellé après l'incendie dans la cathédrale de Nantes le 18 juillet avait été de nouveau placé en garde à vue puis présenté samedi au parquet qui a requis son placement en détention. La piste criminelle était à ce stade privilégiée.
«Les premiers résultats communiqués par le laboratoire central de la Préfecture de police de Paris amènent à privilégier la piste criminelle», avait précisé procureur.
L'homme, un bénévole du diocèse, avait été interpellé dans la foulée de l'incendie, et remis en liberté le lendemain sans poursuite, dans le cadre de l'enquête ouverte pour «incendie volontaire» par le parquet.
«Les développements de l'enquête, postérieurs à cette première phase, ont conduit à l'interpellation de cette même personne ce jour (samedi) 25 juillet 2020 à 6h15, et à son placement en garde à vue», a indiqué le procureur dans un communiqué.
Au terme de celle-ci, elle a été présentée samedi soir au parquet de Nantes qui a ouvert une information judiciaire des chefs de «dégradations, détériorations ou destruction du bien d'autrui par ».
Le parquet a requis la saisine du juge des libertés et de la détention (JLD) «aux fins de placement de l'intéressé en détention provisoire», ajoute M. Sennès.
Selon le «l'infraction visée dans le réquisitoire introductif du parquet est punie d'une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros ». Les décisions qui seront prises par le juge d'instruction et le JLD étaient attendues «en fin de soirée», selon M. Sennès.
Après l'incendie, aucune trace d’effraction n'avait été constatée mais l'enquête avait révélé l'existence de trois points de feu distincts dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. L'alerte avait été donnée le 18 juillet vers 07H45 par des passants qui avaient vu des flammes sortant de la cathédrale. Il avait fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire le feu qui a notamment détruit un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle et le grand orgue.