L’orgue baroque de la cathédrale a été ravagé par les flammes samedi. Avant cela, l’instrument avait survécu à la Révolution française, ou encore à un autre incendie en 1972.
«C’est très impressionnant et c’est une perte inestimable», déclare le père François Renaud, administrateur diocésain de la cathédrale de Nantes. Et d’ajouter : «La console de l’orgue de chœur a disparu en fumée et les stalles en bois attenantes. Derrière le grand orgue, il y a des vitraux d’origine qui ont tous volé en éclats.»
Depuis 1620, l’orgue est érigé sur une plateforme qui elle-même menace de céder, selon les éléments communiqués par les pompiers du SDIS 44.
Deux sauvetages successifs
L’instrument baroque est chargé d’histoire. Outre cinq restaurations à travers les siècles, il a surtout à un épisode marquant de la Révolution. La cathédrale devenant à ce moment-là nationale, il était question de détruire l’orgue, et même d’envoyer ses 5.500 à la fonte. Paul Chopelin, maître de conférence en histoire moderne à Lyon, raconte la manière dont il a été conservé : «C’est l'organiste qui l'a sauvé en disant que ça pouvait servir pour les cérémonies révolutionnaires.»
Près de deux siècles plus tard, en 1972, un incendie éclate au coeur de la cathédrale de Nantes. Mais là encore, le fameux orgue s’en sort indemne. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas ce 18 juillet.
Pour rappel, une enquête a été ouverte pour «incendie volontaire». Le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès précise que trois points de feu distincts ont été constatés.