Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol et objet de manifestations et tribunes critiques de militantes féministes, s'est dit jeudi «victime d'une chasse à l'homme».
«Je fais l'objet d'une calomnie, je ne souhaite à personne d'être accusé à tort et je ne souhaite même pas à mon pire ennemi d'être victime de la chasse à l'homme à laquelle je suis aujourd'hui l'objet», a déclaré Gérald Darmanin sur Europe 1.
Le ministre a rappelé que trois décisions de justice «ont conclu à l'absence totale d'infraction». Il a estimé que les critiques et les polémiques le visant étaient désormais sous-tendues par «des raisons politiques». «Pour des raisons politiques, on cherche à affaiblir (...) le gouvernement du président de la République», a-t-il estimé.
«Dans cette chasse à l'homme, il y a une forme d'injustice»
«Je remercie le président de la République, le Premier ministre et la majorité parlementaire et y compris des personnalités de l'opposition pour voir qu'effectivement dans cette chasse à l'homme, il y a une forme d'injustice», a souligné le ministre de l'Intérieur, à qui l'exécutif a à plusieurs reprises affiché son soutien.
Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron a ainsi défendu la nomination de Gérald Darmanin au nom de la présomption d'innocence. Interrogée sur LCI jeudi, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a elle affirmé qu'«on est en fait au-delà de la présomption d'innocence», après les précédentes décisions de justice.
Le ministre a dit une nouvelle fois qu'il répondrait à toutes les convocations de la justice, se demandant toutefois «si on se rend compte de ce que l'on fait de l'honneur de quelqu'un».
La nomination au gouvernement de M. Darmanin suscite depuis des jours la colère de mouvements féministes et les critiques d'une partie du monde politique.
Gérald Darmanin a été accusé en 2017 de viol par une femme, Sophie Patterson-Spatz, qui l'avait sollicité en 2009, lorsqu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (parti devenu LR), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004, pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon.
Selon ses déclarations, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui et elle se serait sentie contrainte de «passer à la casserole», ainsi qu'elle l'a expliqué aux enquêteurs. M. Darmanin a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec cette femme, mais selon lui, librement consentie.
Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations.