Une cuvée exceptionnelle et des embouteillages craints à la rentrée. Cette année, près de 96 % des 745.900 candidats au baccalauréat 2020 ont été reçus à l'examen, après rattrapage. Un nombre record et inespéré de bacheliers qui pose fatalement la question de l'après, soit celle de l'inscription dans les filières du supérieur.
Car si la France n'avait jamais vu autant de bacheliers reçus en une seule année - le précédent record datait de 2016 avec un taux de réussite final de 88,6 % - il va bien falloir absorber ces quelque 100.000 heureux élus supplémentaires à la rentrée.
Il faut que «ceux qui s'inscrivent puissent avoir une place, c'est le sujet le plus important actuellement», a d'ailleurs reconnu lui-même, la semaine dernière, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education.
Et s'il s'est dit être «assez optimiste» sur ce sujet, il s'est toutefois bien gardé d'émettre la moindre certitude. Des solutions ont néanmoins été prévues, avec l'espoir que personne ne soit laissé sur le bord de la route.
Des commissions mises en place à l'université
Pour le moment, ce sont «environ huit lycéens sur dix qui ont reçu une proposition» sur Parcoursup, la plate-forme dédiées aux inscriptions dans le supérieur, principalement à l'université, a encore fait savoir Jean-Michel Blanquer.
Alors qu'en 2020, 658.000 lycéens scolarisés en France se sont inscrits sur Parcoursup, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, cela représenterait environ 130.000 élèves qui, a contrario, n'ont, eux, toujours pas eu d'offre à ce jour.
Pour les aider à avoir une place, la rue de Grenelle a donc mis sur pied, depuis le mercredi 8 juillet, des commissions spéciales dans chaque rectorat.
Depuis la semaine dernière, ceux qui n’ont rien peuvent ainsi solliciter un accompagnement personnalisé auprès de ces commissions locales dont la tâche consiste précisément à leur proposer des places encore disponibles.
Pour plus de renseignements, les lycéens peuvent composer le 0800.400.070, du lundi au vendredi de 10h à 16h, ou contacter l'équipe Parcoursup via la rubrique «contact» depuis leur dossier en ligne.
«Notre objectif est que chacun ait une place qui lui convienne», a insisté Jean-Michel Blanquer. «Chaque lycéen sera appelé individuellement», tient-on également à rassurer.
Reste que gérer cet afflux de lycéens risque sur le terrain d'être fort compliqué pour une deuxième raison, et non des moindres, en dehors du nombre. L'épidémie de coronavirus est en effet encore loin d'être contenue, et des mesures de distanciation physique doivent continuer de s'appliquer. A moins qu'un nouveau confinement soit décrété, et auquel cas, l'enseignement à distance prendrait le relais.
D'autres places créées dans les filières courtes
Dans les filières courtes (comme les BTS) des moyens supplémentaires ont également été débloquées.
Parmi eux, plus de 3.600 places dans des filières courtes post-bac ont ainsi été créés, selon le ministère de l'Education nationale.
La rue de Grenelle ajoute par ailleurs qu'en première année, il est possible qu’il y ait «moins de redoublants» en 2020, en raison de notations plus généreuses aux examens, «ce qui libérera des places pour les bacheliers», assure Guillaume Gellé, président de la commission formation de la Conférence des présidents d'université, cité par l'Agence France-Presse (AFP).
Mais de son propre aveu, le spécialiste anticipe déjà une hausse globale du nombre d’étudiants l’an prochain. De ce fait des discussions sont en cours dans les académies pour accroître l’offre proposée par chaque établissement.
Mais là encore les capacités d'accueil resteront quoi qu'il en soit limitées. Impossible, concrètement de pousser les murs, et encore moins en période d'épidémie.
formations privées... et système D
Enfin, si l'attention des lycéens se porte en majorité sur Parcoursup, il ne faut toutefois pas perdre de vue que de nombreuses formations sont pourtant accessibles sans passer par cette plate-forme.
Cela vaut même en pratique pour l'université, certains étudiants parvenant en effet à intégrer une licence en s'adressant directement au service de scolarité de la faculté convoitée.
Attention : cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un droit acquis, mais plutôt d'une solution de repli à envisager car les universités imposent, dans tous les cas, de passer en premier lieu par Parcoursup.
D’autre part, un certain nombre d’écoles ont fait le choix de ne pas être présentes sur la plate-forme. C’est le cas, notamment, des écoles d’ingénieurs, de commerce, de graphisme, de tourisme, de communication...
Diplomeo.com, site alternatif d'orientation dans l'enseignement supérieur, tient à cet égard une rubrique particulièrement fouillée. A noter cependant que beaucoup de ces formations sont privées, n'excluant pas, de fait, des frais de scolarité parfois très élevés.