«Déception». Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que le mot soit prononcé par Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, après l'annonce des résultats de ces municipales.
Si le 1er tour avait déjà donné un avant-goût des difficultés à s'ancrer localement pour le parti présidentiel, les très bons résultats des candidats écologistes face aux alliances montées par LREM enfoncent le clou. Aucune mairie majeure n'a été remportée, si ce n'est Le Havre par Edouard Philippe.
À Lyon, Strasbourg, Paris, Bordeaux, les résultats sont tous tombés, en étant plus décevants les uns que les autres pour les candidats ou les alliances. Une situation quasiment impensable il y a quelques mois, quand LREM espérait encore pouvoir remporter la mairie parisienne. Bien avant le fiasco Benjamin Griveaux et la crise du coronavirus.
«Au niveau local, La République en marche, c’est une catastrophe», résume Frédéric Dabi, politologue et directeur général adjoint de l’institut de sondage Ifop.
Du vert au gouvernement ?
Si les prochains jours verront un bon nombre d'analyses tomber pour expliquer cette déroute, des premières pistes ont déjà été mises en avant par Emmanuel Macron et ses troupes. Le président a regretté une abstention record, alors que Sibeth Ndiaye parle d'un mouvement encore jeune. «En 2014, nous n'existions pas», a-t-elle rappelé. Stanislas Guerini, chef de file du parti, lui a emboîté le pas en expliquant qu'LREM est «en train d'implanter» le mouvement au niveau local.
Du côté des rares bonnes nouvelles pour les troupes d'Emmanuel Macron, il est possible de noter la victoire de Jean-Luc Moudenc à Toulouse, qui était investi à la fois par La République En Marche et par Les Républicains. Une victoire partagée qui sauve, un petit peu, les meubles dans une soirée très difficile.
Reste aujourd'hui à savoir en quelle mesure les résultats peuvent influer sur le remaniement ministériel annoncé, ainsi que sur la politique du gouvernement. Il n'est pas impossible qu'une direction plus écologiste soit prise, d'autant qu'il s'agit d'une confirmation pour les Verts, un an après les élections européennes.