Pour la réouverture de tous les collèges, écoles et crèches, le 22 juin, la règle semble d'alléger le protocole sanitaire. Un nouveau projet à l'étude va même plus loin puisqu'il propose de faire disparaître les mesures de distanciation physique dans les classes de maternelle.
S'il était validé, les élèves, de la maternelle au collège, n'auraient pas les même consignes pour leur retour en classe le 22 juin. Ce projet de protocole sanitaire stipule qu'«aucune règle de distanciation ne s'impose entre les élèves d'une même classe ou d'un même groupe» à l'école maternelle. Et ce «dans les espaces clos (salle de classe, couloirs réfectoire, etc.)» comme «dans les espaces extérieurs». Pour les plus petits donc, la distanciation physique ne serait maintenue qu'«entre les élèves de groupes différents».
Le mètre de distance resterait d'actualité dans les écoles élémentaires et les collèges, notamment «dans les espaces clos (dont la salle de classe), entre l'enseignant et les élèves» mais aussi entre ces derniers «quand ils sont côte à côte ou face à face».
Pour cette tranche d'âge, la distanciation physique ne s'appliquerait pas «dans les espaces extérieurs entre élèves d'une même classe ou d'un même groupe, y compris pour les activités sportives». C'est pourquoi ce protocole à l'étude encourage «l'organisation de la classe à l'air libre» et la mobilisation de «tous les espaces de l'établissement (CDI, salles informatiques...) si «le mobilier des salles de classe ne permet pas de respecter la distanciation physique».
Bilan du déconfinement scolaire : @jmblanquer revient sur "la décision extrêmement courage du président de la République" de rouvrir les écoles tôt. "Aujourd'hui tout le monde comprend que c'était la bonne décision à prendre", se félicite @jmblanquer.#DirectAN #QAG pic.twitter.com/1rnk8N05Wx
— LCP (@LCP) June 16, 2020
Ce projet de protocole sanitaire prévoit de «proscrire» le port du masque en maternelle. Il ne le recommande pas pour les élèves des écoles élémentaires, mais le considère «obligatoire» pour les collégiens «lors de leurs déplacements». Si ces mesures sont mises en place, il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants, même si les établissements seront en mesure d'en donner à ceux qui n'en disposeront pas.
En attendant de savoir si ce protocole sera retenu, il est certain que les gestes barrières, comme le lavage fréquent des mains, ne seront pas abandonnés, tandis que des prises de température seront régulièrement effectuées. Alors que le protocole sanitaire initial imposait 15 élèves maximum par classe en élémentaire et 10 en maternelle, «la nouvelle donne va permettre d’accueillir tous les enfants», a promis Jean-Michel Blanquer. Le nombre d’enfants revenant à la normale, «des logiques de groupes classes» qui instaurent des récréations par roulements, ou des sens de circulation seront mis en place dans les établissements - pour éviter que les élèves ne se croisent.
Profs et parents peu convaincus
A quelques jours de la reprise, certains syndicats enseignants déplorent un manque d’anticipation, eux qui, depuis mars, ont connu trois organisations différentes. Ils continuent, de ce fait, à faire part également de nombreuses interrogations. «Concrètement, on ne sait pas si les objets doivent être nettoyés régulièrement ou si les enfants vont pouvoir tous jouer au ballon», s’interroge par exemple Francette Popineau porte-parole du SNUipp-FSU, première organisation représentative des enseignants du primaire. «Mais c’est important que les élèves reprennent l’habitude de l’école», souligne la syndicaliste.
Du côté des parents, certains doutent néanmoins que ce retour en classe obligatoire soit réellement utile, surtout pour une période aussi courte, jusqu’au 3 juillet veille des vacances d’été. Un argument que balaye d’un trait la pédiatre Sylvie Dieu Osika. «Chaque jour compte. Il est primordial que les jeunes, qui parfois ont veillé tard la nuit, reprennent un rythme», dit-elle. A condition que leurs parents le comprennent.
