La dernière phase de la délicate opération de démontage de l'échafaudage de la flèche de Notre-Dame de Paris, déformé par la chaleur de l'incendie, a commencé ce lundi 8 juin.
Vers 9h45, des ouvriers ont commencé à monter à l'intérieur de l'échafaudage, via un ascenseur. «Dans une opération comme celle-ci, c'est comme dans une fusée avant le décollage, c'est le 'check-up' final avant l'arrivée des cordistes» mardi 9 juin, a indiqué Christophe Rousselot, délégué général de la fondation Notre-Dame.
«La flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris était en restauration lors de l'incendie du 15 avril 2019. L'échafaudage installé pour cette opération a résisté à l'effondrement de la flèche mais il a été déformé par la chaleur de l'incendie», rappelle l'établissement public dans un communiqué.
Cet échafaudage, constitué de 40.000 pièces, de 200 tonnes «dont la moitié se trouve à plus de 40 mètres de haut», a dans un premier temps été «consolidé puis ceinturé de poutres métalliques sur trois niveaux afin de le stabiliser et d'empêcher tout risque d’écroulement».
Un second échafaudage a été mis en place et, à partir de ce lundi 8 juin, «deux équipes en alternance de cinq cordistes descendront au plus près des parties calcinées pour découper, à l'aide de scies sabres, les tubes métalliques fondus les uns sur les autres».
Ils seront évacués avec une grue de 80 mètres. Cette opération, prévue initialement pour durer quatre mois, doit se dérouler tout au long de l’été.
© Photo Pascal Tournaire - JARNIAS
«Quand tout cela sera réglé, on sera très soulagés car la cathédrale sera sauvée», estime Christophe Rousselot, délégué général de la fondation Notre-Dame, à propos de cette «opération très sensible, très compliquée, avec un facteur de risque non négligeable». Et dont le succès apparaît crucial pour tenir le délai d'une reconstruction en cinq ans de la cathédrale comme le souhaite le président Emmanuel Macron.
«Il peut y avoir des morceaux qui tombent de l'échafaudage et fragilisent telle ou telle partie des murs de la cathédrale», explique encore le responsable de la fondation Notre-Dame.
Le général Jean-Louis Georgelin, qui pilote «la task-force Notre-Dame», a reconnu qu'il y aurait un coût supplémentaire dû à tous les retards, coût que «nous n'avons pas encore complètement chiffré». L'achèvement de la phase actuelle de sécurisation est toujours prévu avant la fin 2020.
L'objectif 2024 maintenu malgré tout
Après le démontage de l'échafaudage viendra le temps des choix architecturaux et des appels d'offres. La phase de reconstruction pourrait alors débuter en 2021.
Juste après l'incendie, qui avait suscité une émotion mondiale, le président Emmanuel Macron avait souhaité une reconstruction en cinq ans du joyau gothique.
Le chantier a toutefois connu des aléas. Il avait été retardé durant l'été par des mesures contre la contamination au plomb. Puis à l'automne et à l'hiver, les intempéries ont bloqué les travaux, chaque fois notamment que les vents soufflaient à plus 40 km/h.
Et au printemps, le coronavirus a plongé le chantier dans le sommeil. Il a repris progressivement fin avril. Le parvis de la cathédrale a, lui, été ouvert le 31 mai.
Beaucoup d'inconnues persistent par ailleurs sur la forme finale de la flèche, qui s'est effondrée pendant l'incendie : reconstruire à l'identique celle de Viollet-Le-Duc, ou concevoir un «geste architectural contemporain», comme l'a évoqué le président de la République.
Retrouvez toute l'actualité concernant Notre-Dame de Paris ICI