Le candidat écologiste aux municipales à Paris, David Belliard, a estimé lundi 18 mai «invalidant pour prétendre à la mairie de Paris» l'entretien qu'Agnès Buzyn avait donné en mars au journal Le Monde sur la «mascarade» de ces élections.
«Elle a fait une interview dans Le Monde, qui nous explique que, ministre de la Santé, elle connaissait les enjeux et les risques liés à cette épidémie et que, ensuite, elle a accepté d'être candidate à la mairie de Paris alors qu'elle connaissait les dangers de l'épidémie», a dit le candidat d'EELV au micro de Sud Radio.
«Ça me semble invalidant pour aujourd'hui, prétendre à la mairie de Paris», a-t-il jugé, tout en ajoutant que «c'est à En Marche et c'est à Agnès Buzyn de prendre ses responsabilités».
"@agnesbuzyn prendra ses responsabilités....Elle a déclaré qu'elle connaissait les enjeux de l'épidémie et a accepté d'être candidate à #Paris... moi cela me semble invalidant pour être candidate à la mairie de #Paris!" @David_Belliard #GrandMatinSudRadio
— Sud Radio (@SudRadio) May 18, 2020
Le 17 mars, dans le quotidien Le Monde, juste après le premier tour des municipales, l'ex-ministre et candidate LREM à la mairie de Paris avait provoqué un tollé en décrivant cette élection comme une «mascarade», face au «tsunami» de l'épidémie qui s'annonçait. Agnès Buzyn avait aussi affirmé avoir alerté le président de la République sur le danger du nouveau coronavirus dès le 11 janvier, puis avoir plaidé en mars pour le report du scrutin.
Un score décevant au premier tour
Remplacée par Olivier Véran, Agnès Buzyn avait quitté son ministère mi-février pour se lancer dans la campagne de Paris au pied levé, après le renoncement de Benjamin Griveaux en raison de la diffusion d'une vidéo à caractère sexuel.
Elle n’avait rassemblé que 17,3 % des suffrages au premier tour, loin derrière la maire socialiste sortante, Anne Hidalgo (29,3 %), et sa concurrente LR, Rachida Dati (22,7 %). David Belliard était arrivé en 4e position (10,8 %).
Depuis le début de la crise du coronavirus, Agnès Buzyn a remis sa blouse blanche de médecin et travaille à l'hôpital militaire Percy, à Clamart (92).
Plus largement, David Belliard a également plaidé lundi pour une «coalition» pour le second tour autour d'un projet, avec Anne Hidalgo et le candidat dissident exclu de LREM Cédric Villani.
«Nous ne pouvons pas réussir aujourd'hui à répondre aux grands enjeux qui sont les enjeux de la ville, les enjeux de la crise sanitaire, si nous le faisons, seul, que ça soit d'ailleurs Anne Hidalgo, David Belliard ou Cédric Villani», a-t-il estimé.
«On est dans une situation de rupture qui n'a plus rien à voir, il faut commencer à discuter oui avec le Parti socialiste, Anne Hidalgo, nous verrons si nous arrivons à un accord sur la question du projet, sur la question de ce qu'on veut faire sur Paris», a-t-il ajouté.
Après que le conseil scientifique a remis lundi 18 mai son avis sur la tenue du second tour fin juin, le gouvernement devrait se décider très prochainement.