«La démocratie ne peut pas être plus longtemps confinée» : 36 maires de grandes villes, dont Anne Hidalgo (Paris) et Christian Estrosi (Nice), appellent à organiser le second tour des élections municipales en juin, dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.
«Ne transformons pas le confinement sanitaire en un confinement démocratique qui serait néfaste à l’avenir de la France et organisons le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin», exhortent les signataires, parmi lesquels figurent François Rebsamen (Dijon), Nicolas Florian (Bordeaux), Stéphane Le Foll (Le Mans) ou encore la candidate LR à Marseille Martine Vassal.
Selon ces élus, l'organisation rapide du scrutin est nécessaire car «des millions de Français attendent d’avoir un maire, une équipe municipale et communautaire en place, capable de prendre des décisions capitales pour nos écoles, nos transports, nos emplois».
5.000 communes en attente
En effet, environ 5.000 communes sont en attente de ce second round. Les 30.000 autres que compte la France ayant élu leur maire dès le premier tour le 15 mars. L'exécutif devrait trancher la semaine prochaine, après avoir reçu un avis du Conseil scientifique, sur la possibilité de tenir le scrutin d'ici la fin juin.
Si cela n'était pas le cas, il faudrait refaire l'intégralité de l'élection pour les communes concernées, à l'automne voire en mars prochain selon les scénarios. «Comment demander aux Français qui malgré leur inquiétude se sont déplacés pour venir voter le 15 Mars, de refaire un premier tour ?», s'interrogent les auteurs de la tribune.
«Pour rappel, plus de 25,5 millions d’habitants vivent dans une commune concernée par le second tour», soulignent-ils encore. «Il est donc impératif de clore cette séquence électorale dès que possible, avant la période estivale. On ne peut pas demander aux maires de rouvrir les écoles pour l’éducation et de les fermer pour les élections», arguent-ils.
Une préférence pour un second tour le 28 juin
Les édiles font également valoir qu'en raison de la suspension de ce deuxième tour, les intercommunalités n'ont pu être installées. Or, «70% de la commande publique sont réalisées par les communes et les intercommunalités. Elles sont le bras armé essentiel à notre économie et à nos emplois», observent-ils.
De nombreuses personnalités politiques font entendre depuis plusieurs jours leur préférence pour un second tour fin juin, vraisemblablement le 28. Parmi celles-ci, le candidat du Rassemblement national à Perpignan Louis Aliot qui estimait, samedi 16 mai, que les Français «attendent ce second tour» et ne voyait pas «ce qui pourrait fausser les résultats» en l'organisant avant l'été.