Le Premier Ministre l’a annoncé, depuis le 11 mai, le port du masque de protection est obligatoire dans les transports en commun sur l’ensemble du territoire. Certaines municipalités souhaitent le rendre aussi obligatoire dans tout l’espace public.
Anne Hidalgo, la maire de Paris, a notamment fait savoir sur Twitter sa volonté d’imposer le port du masque dans les parcs et les jardins, s'ils venaient à rouvrir, ainsi que dans toutes les rues de la capitale. Jusqu'ici, il a été rendu obligatoire dans les transports en commun, mais aussi dans les VTC et pour les professionnels de la petite enfance.
Compte tenu des besoins des Parisiens, car Paris est une ville très dense, je renouvelle ma demande d'ouvrir à la promenade les parcs et les jardins avec port du masque obligatoire, ce qui devrait aussi être le cas dans toutes les rues de notre ville.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) May 12, 2020
Même son de cloche à Nice, où le maire Christian Estrosi est aussi favorable à cette mesure. Jeudi dernier, il avait pris un arrêté imposant de port du masque pour toute personne âgée de plus de 11 ans dans l’espace public, de 8h à 20h. Cet arrêté a pourtant été contesté par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), qui a obtenu une condamnation de la ville par le tribunal administratif. La mairie a abrogé le texte dimanche soir, veille du déconfinement, pour prendre un autre arrêté «plus adapté».
La LDH avait aussi obtenu une décision favorable pour la ville de Sceaux (Hauts-de-Seine), dont la mairie avait pris le même type d’arrêté au mois d'avril. Le Conseil d’État avait tranché en la faveur de la suspension du texte. «Les maires n'ont pas le pouvoir de rendre plus contraignante les mesures de confinement. Cela appartient au gouvernement et à lui seul», avait déclaré Me Patrice Spinosi, avocat de la LDH à franceinfo.
L'obligation du port d'un masque dans la ville de Sceaux était contestée par la Ligue des droits de l’Homme.
Le juge des référés du Conseil d’État confirme que le maire de Sceaux ne peut prendre une telle décision.
https://t.co/of7ViqN2s9 #Covid19 pic.twitter.com/CWvbwqVDMA— Conseil d'État (@Conseil_Etat) April 17, 2020
Dans le décret publié lundi 11 mai au Journal officiel, il est bien précisé que «les masques doivent être portés systématiquement par tous dès lors que les règles de distanciation physique ne peuvent être garanties.» Rien ne permet donc d’imposer le port du masque en toute circonstance, mais seulement dans les lieux où la distance d’au moins un mètre entre chaque personne ne peut être respectée. Certains commerçants peuvent par exemple exiger le port du masque par les clients si l'espace de permet pas la distanciation.
La mairie de Nice a donc repris un arrêté lundi, correspondant au décret du Premier Ministre. En attendant peut-être un nouveau changement de cap du gouvernement...