Placés en chômage partiel par leurs entreprises pour limiter l’impact de la crise économique du coronavirus, les salariés dans ce cas de figure devraient perdre en moyenne 410 euros sur les huit semaines de confinement.
L’évaluation, réalisée par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), précise qu’il s’agirait d’une perte globale de 2,7 milliards d’euros sur l’ensemble des travailleurs ayant dû rester chez eux sans possibilité de poursuivre leur activité.
«Les salariés dans le secteur du commerce risquent d'être en première ligne dans cette perte de revenus. Ils représentent 16 % des demandes de chômage partiel. Les salariés de la construction (11,5 % des demandes) et ceux de l'hébergement et la restauration (8,9 % des demandes) risquent de souffrir également », décrit l’OFCE dans Le Parisien. «À l'opposé, les salariés du secteur agricole (0,4 % des demandes) ou des activités immobilières (1 % des demandes) risquent d'être moins frappés par ces diminutions de revenus».
L’organisme précise également que les conséquences sur les indépendants, dont beaucoup se trouvent dans la construction, le commerce ou le transport, seront encore plus grandes.
six employés du privé sur dix concernés
Selon les chiffres donnés par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, 12,2 millions de salariés ont été couverts par le chômage partiel, soit «six emplois sur dix» du privé.
Les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient d'une garantie de 84% du salaire net (100% au niveau du Smic), que l'Etat et l'assurance chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic.
Cette mesure, qui a permis de limiter les dégâts en évitant une vague de licenciement, n’a pourtant pas vocation à durer indéfiniment, a prévenu Muriel Pénicaud. Avec le déconfinement, la reprise économique va pouvoir se faire, et l’Etat n’aura aucune raison de continuer à payer la totalité des salaires des 12 millions de travailleurs concernés, a-t-elle affirmé. Une division des versements avec les entreprises est envisagée, hormis pour les secteurs où les fermetures administratives seront maintenues (bars, restaurants…).