La rentrée scolaire se précise. Si le déconfinement est prévu à partir du 11 mai, les élèves devraient retrouver le chemin des classes en fin de semaine, mais l'ambiance aura bien changé.
Dans la plupart des villes, les 11,12 et 13 mai seront consacrés à la préparation du matériel et des locaux, avec une rentrée des enfants le 14. Quelquefois, un sondage a été organisé auprès des parents, par l'académie, pour savoir s'ils souhaitaient remettre leurs enfants à l'école. Le chef de l'État lui-même s'est rendu dans une école des Yvelines, ce mardi, pour faire de la pédagogie. Par ailleurs, un document de 63 pages a été envoyé aux professionnels pour les aider à se préparer.
DES classes EN MOINS dans chaque école
Face aux exigences sanitaires drastiques, de nombreuses écoles prévoient de ne pas rouvrir toutes leurs classes. En effet, le nombre de salles utilisables va dépendre du nombre d’agents disponibles pour le nettoyage du matériel et des parties communes (désinfection, distance suffisante entre élèves, etc…).
Par exemple, sur une école de douze classes d'élémentaires, un tiers des classes, soit quatre, pourraient n'être occupées, au final. Rien ne garantit d'ailleurs que les enfants seront accueillis par leur enseignant habituel, au final, car celui-ci pourrait être désigné pour continuer à assurer les cours à distance.
Le directeur d'établissement pourra également décider d'accueillir un groupe d’enfants de classes mélangées, si besoin, mais ce groupe ne devra plus changer par la suite, pour des raisons sanitaires. Les enseignants sur place vont donc être obligés de jongler entre les niveaux, avec des enfants qu'ils ne connaissent pas forcément, et d'improviser.
un faible nombre d'ÉLÈVES, Sélectionnés par ordre de PRIORITÉ
Les enfants des personnels soignants, des forces de l'ordre, des transports seront accueillis en priorité, comme c'est le cas actuellement. Viendront s'ajouter les enfants ayant des difficultés d’apprentissage. En outre, certains niveaux seront priorisés, ce que l'on appelle les niveaux charnières : grande section de maternelle, CP et CM2. Mais, en l'état, les enfants concernés et leurs parents n'ont pas encore été prévenus.
Pour faire simple, si votre enfant est en CM1, qu'il n'a pas de difficulté d'apprentissage, que vous ne travaillez pas dans un secteur dit «essentiel», vous restez dans le flou le plus total.
Le faible nombre de classes ouvertes va donc obliger les enseignants et les directeurs d'établissements à établir un système de rotation pour assurer les cours. Des groupes de 5 à 10 enfants sont prévus en maternelle et au maximum de 15 en élémentaire. Plusieurs pistes de rotations sont encore à l'étude, avec un maximum de deux jours de cours par semaine (ex : lundi/Jeudi ou mardi/vendredi, ou un jour sur 4 en fonction du nombre total d’enfants à accueillir).
DES ACTIVITÉS ET DES RÉCRÉATIONS À BONNE DISTANCE
A l'intérieur de l'école, les déplacements seront réduits au minimum, avec un sens de circulation unique indiqué via des panneaux et les activités seront organisées de manière à ce que les élèves des différents groupes se croisent le moins possible. En récréation, les enfants devront rester à bonne distance. Elles pourront même être remplacées par de simples «temps de pause en classe» si la cour est trop bondée. Par ailleurs, les jeux de ballons ou impliquant des contact seront interdits.
Pas d'accueil le matin et le soir et le flou des cantines
Autre angoisse des parents censés reprendre le travail, l'accueil du matin et du soir ne sera pas assuré, puisqu'il ne permet pas de respecter la distanciation sociale et les groupes de travail. Quant à la cantine, c'est actuellement la hantise des maires, qui en ont la charge. La première semaine, très peu d'entre elles seront ouvertes et les enfants devront manger en classe un repas venant de la maison. Ensuite, elle devraient ouvrir peu à peu, à condition qu'il soit possible de mettre en place une rotation et d'éviter les files d'attente.