On pouvait commander un burger-frites sans descendre de sa voiture. Il est désormais possible de confesser ses pêchés depuis son véhicule, en pleine période de confinement. Une initiative mise en place à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, à Limoges, et baptisée le «drive confession».
Installé sur une chaise postée devant l'église, l'abbé David de Lestapis reçoit ses fidèles tous les samedis en plein air, depuis le 25 avril. Protégé par un masque malgré la distance de sécurité qu'il tient à respecter, l'homme de foi écoute pendant plusieurs minutes et tour à tour ceux qui se sont déplacés pour se confesser, malgré le confinement. Une idée inspirée des Etats-Unis, de la Pologne ou encore du Mexique, qui ont également misé sur cette nouvelle méthode de confession.
Sur un long drap, le slogan «Drive Confession. Venez comme vous êtes» annonce la couleur. Ici, pas de jugements, ni de leçons de morale. Simplement un désir d'apporter du soutien aux catholiques qui le souhaitent, tout en s'adaptant aux conditions imposées par la période de crise.
«Le confinement est difficile à vivre pour les croyants, notamment parce qu’ils ne peuvent plus se rassembler pour participer à la messe pour des raisons sanitaires [..]Depuis le début de l'épidémie, par précaution, les sacrements n'étaient pas autorisés sauf en cas d'absolue nécessité. Là, nous sommes en plein air et les distances de sécurité sont respectées. Nous sommes donc dans notre rôle», a expliqué l'abbé David de Lestapis. L'initiative prendra fin le 11 mai, date officielle du déconfinement en France.
Alors qu'Emmanuel Macron a déclaré qu'il fallait rester «très prudent» sur la réouverture des lieux de culte à compter du 11 mai, la conférence des évêques de France (CEF) a expliqué dans un texte que la reprise de la vie ecclésiale était essentielle, évoquant notamment «l'impatience des fidèles à se retrouver pour célébrer et nourrir leur foi».