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Une baisse des prix de l'immobilier attendue après le confinement d'après une étude

[©JOEL SAGET / AFP)]

Alors que le secteur immobilier est complètement à l’arrêt et que ses perspectives sont plus que floues, une étude vient montrer que les prix seront sans aucun doute tirés vers le bas dans l'après-confinement compte tenu du comportement des acheteurs.

Selon le baromètre Meilleurs Agents qui vient d’être publié, l’écart de perception des prix entre les vendeurs et les acheteurs se creuse au point d’atteindre 19 points quand il est normalement autour de 10. En clair, les acheteurs estiment en général leur bien 5% de plus que sa valeur réelle quand les acheteurs le sous-estiment à 5%. Mais aujourd’hui, compte tenu du contexte, ils s’attendent à une décote de plus de 10%.

Des delais de vente plus longs

« Cela ne veut pas dire qu’ils vont avoir cette baisse, mais cela augure des négociations plus âpres et donc des délais de vente plus longs » explique Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. « Ce changement de paradigme nous permet d’anticiper et d’étayer une baisse du prix de la pierre d’ici à la fin de l’année. »

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Des disparités sont toutefois à attendre sur le territoire, à l’image de ce que l’on constatait avant le confinement à quelques exceptions près. « Il est certain qu’il va y avoir une différenciation géographique. Les marchés de la plupart des grandes villes de France sont ceux qui vont le mieux s’en sortir. Ce sont ceux où les salariés dépendent d’une économie tertiaire et dont l’emploi n’est plus menacé. »

A l’inverse, les territoires dont l’économie est portée par une industrie en souffrance devraient être fortement impactés par la crise et de facto voir le prix des biens immobiliers « prendre un coup ». « Ces gens là vont d’abord devoir panser leurs plaies avant d’envisager de se lancer dans un projet immobilier » explique Thomas Lefebvre.

L'exception de Toulouse

Toulouse semble aussi particulièrement vulnérable. En effet, la ville rose est souvent citée dans les classements des villes où investir mais dans la mesure où son économie est fortement liée à l’aéronautique, la tendance risque de s’inverser. Il n’est pas exclu que le marché y accuse une baisse de 10%, soit ce qui avait été relevé en 2008 à la suite de la crise financière.

Sur le plan des transactions, le marché immobilier va lui aussi prendre un coup. Ces dernières années, le nombre de ventes conclues battait record sur record pour atteindre le million. D’après Meilleurs Agents, 120 000 transactions ont déjà été perdues avec le confinement. « Traditionnellement, le printemps est la période la plus active. Elle représente 30% du marché annuel. En interrogeant nos agences, nous savons que nous avons perdu 120 000 transactions et que ça sera bien pire. Nous tablons sur le chiffre de 700 000 d’ici à la fin de l’année.

La situation de l'emploi déterminante

Si une baisse des prix est à attendre d’ici à la fin de l’année, le baromètre Meilleurs Agents reconnaît qu’au-delà c’est l’inconnu. A plus long terme, difficile d’y voir clair.  Deux facteurs sont déterminants pour la bonne santé du marché. Quel va être la situation de l’emploi en France ? Une explosion du chômage que d’aucuns prédisent pourraient avoir des conséquences durables sur le marché Parallèlement, les professionnels du secteur scrutent l’attitude des banques. Si ces dernières réduisent leur activité de crédits et durcissent leurs conditions d’octroi, un repli durable est à prévoir.

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