Certains élèves ne reprendront pas le chemin de l'école de sitôt. Deux tiers des Français (64 %) ne veulent pas renvoyer au moins l'un de leurs enfants à l'école le 11 mai, dévoile un sondage Odoxa-Dentsu Consulting le jeudi 23 avril.
Quant aux Français qui ne souhaitent renvoyer aucun de leurs enfants à l'école, ils sont moins nombreux (48 %), mais cela concerne encore près d'une personne sur deux. En effet, la majorité des Français (63 %) et des parents d'élèves (67 %) estiment que la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai est une mauvaise décision, rapporte le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro.
Un point de vu partagé, que les enfants soient lycéens (67 %), collégiens (63 %), scolarisés en élémentaire (62 %) ou en maternelle (67 %). En revanche politiquement, deux clans se font face : plus des deux tiers des Insoumis (68 %) et les trois quarts des sympathisants RN (76 %) sont contre cette annonce de l'Elysée, alors que les partisans du PS (50 %) et ceux de LR (51 %) sont plus mitigés. Quant aux marcheurs, ils sont logiquement plus favorables (65 %).
Néanmoins, le «principe du volontariat», selon lequel les familles peuvent ne pas renvoyer leurs enfants à l'école si elles le souhaitent, convainc la grande majorité (82 %) des Français. Même son de cloche chez les parents d'élèves, qui y sont également largement favorables (81 %).
Les conditions sanitaires en ligne de mire ?
Si la majorité des Français et parents d'élèves ne veulent pas renvoyer leurs enfants à l'école, cela pourrait s'expliquer par les mesures sanitaires mises en place dans les écoles. Plus de la motié des Français (55 %) ne croient pas au respect des gestes barrières et à la mise à disposition de savon et de gel hydroalcoolique, promis par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Les Français doutent encore plus (58 %) de la garantie qu'il n'y ait pas plus de 15 élèves par classe, même s'ils trouvent largement (72 %) que cette limitation est une bonne mesure.
Pour les sondés, la crise du Covid-19 aura soulevé des interrogations. Une grande majorité d'entre eux (81 % pour les Français et 80 % pour les parents d'élèves) souhaitent qu'elle soit l'occasion de revoir à l'avenir nos programmes scolaires et notre façon de concevoir notre pédagogie, en s'inspirant des expériences allemandes et scandinaves.