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Coronavirus : les consultations vidéo ont explosé avec la crise sanitaire

Avec l'épidémie de coronavirus, Doctolib a vu sa fréquentation et l'utilisation de son service de vidéo consultation croître de façon prodigieuse. [ERIC PIERMONT / AFP].

Dans le contexte de l'épidémie de coronavirus qui frappe le pays, les Français se sont rués vers les plates-formes de télémédecine et de vidéo consultations. Le site Doctolib, leader du secteur, a dévoilé, mercredi 22 avril, des chiffres impressionnants qui illustrent comment la population, mais aussi les médecins, se sont appropriés ces nouveaux outils.

Spécialisée au départ dans la prise de rendez-vous médicaux en ligne, la licorne française, qui propose également désormais de la vidéo consultation, a en effet vu l'utilisation de ce service exploser au cours des cinq dernières semaines. 

«Aujourd'hui, ce sont plus de 31.000 médecins qui utilisent la vidéo consultation pour soigner leurs patients, alors qu'ils étaient encore à peine 3.500 il y a un mois», indique Stanislas Niox-Château, cofondateur et président de Doctolib.

Un engouement qui peut s'expliquer par le fait que la plate-forme a décidé, le 5 mars dernier, de mettre gratuitement à disposition des professionnels de santé son option de consultation vidéo, facturée habituellement 79 euros par mois.

Mais le contexte épidémique a aussi fait augmenter la demande des patients eux-mêmes car ils veulent continuer d'être suivis par leur médecin sans se rendre en cabinet.

De ce fait, ces consultations se font surtout avec les généralistes qui constituent, et de loin, le plus gros contingent d'utilisateurs de la vidéo consultation (70 %, contre 30 % de spécialistes).

800.000 patients ont effectué leur première consultation vidéo depuis le début de l'épidémie

Reste que, quel que soit le motif, il y a eu depuis le 17 mars, date du début du confinement, au moins 2,5 millions de vidéo consultations effectuées dans l'Hexagone. «On est passé de 1.000 vidéo consultations, à plus de 100.000», commente Stanislas Niox-Château. 

Et, au total, ce sont 800.000 patients qui ont effectué leur première consultation vidéo depuis le début de l'épidémie. 

Du jamais vu et des chiffres dont tout porte à croire qu'ils pourraient même encore augmenter dans les semaines à venir.

Car certains soignants, à l'instar des sages-femmes notamment, peuvent en effet effectuer, depuis le 23 mars dernier sur autorisation dérogatoire, des actes de téléconsultation afin de répondre aux enjeux liés à la crise sanitaire.

«C'est plus de 50 % de mon activité pendant cette période Covid», affirme l'une d'elles, Eleonore Bleuzen, qui exerce à Paris. Une proportion qui se vérifie d'ailleurs chez la plupart des autres soignants d'après Doctolib, surtout pour des actes qui peuvent se faire à distance et non en cabinet.

«La téléconsultation me permet d'assurer un suivi de mes patients chroniques et d'éviter des ruptures de soins tout en ciblant mes consultations en cabinet», explique en ce sens le docteur Xavier Lemercier, médecin généraliste. «La téléconsultation est un outil, et elle est d'autant plus utile lorsque le médecin connaît déjà son patient», résume-t-il.

«Je ne crois pas en un modèle où les médecins feraient de la téléconsultation à la chaîne, abonde Stanislas Niox-Château lui-même, c'est effectivement, et avant tout, un instrument pour assurer un suivi avec ses patients habituels». 

80 % des patients pensent vouloir poursuivre la consultation vidéo après l'épidémie

Et si beaucoup de praticiens se sont mis à la consultation vidéo précisément pour maintenir un suivi avec leurs patients dans la crise sanitaire, les trois quarts (74 %) entendent bien poursuivre cette utilisation après l'épidémie.

Côté patients, la proportion est encore plus éloquente, car ils sont 80 % à vouloir poursuivre la consultation vidéo une fois la crise passée.

En dehors des arguments habituellement mis en avant par les malades : rapidité, simplicité ou confort, la vidéo consultation permet aussi aux médecins d'être rémunérés pour des actes pour lesquels ils ne le sont habituellement pas (renseignements, résultats d'analyses...), tout en optimisant leur temps de travail.

«Ca permet d'avoir un échange plus formel et aussi de faire de la prévention», explique Eleonore Bleuzen qui aimerait maintenant voir le dispositif ouvert par le gouvernement aux sages-femmes de manière pérenne. 

Pour rappel, à partir du 15 septembre 2018, les consultations médicales réalisées à distance via un ordinateur, un smartphone ou une tablette équipée d'une webcam, étaient remboursées uniquement si le patient avait consulté son médecin traitant ou un praticien dans son cabinet au moins une fois au cours des douze derniers mois.

Du fait de l'épidémie liée au coronavirus, et pour limiter les risques de contagion, les autorités sanitaires ont exhorté l'Assurance maladie à les prendre en charge à 100 %.

Cela concerne également les consultations à distance faites avec un infirmier, un orthophoniste ou une sage-femme mais uniquement jusqu'au 30 avril.

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