Quand la France va-t-elle pouvoir sortir du confinement ? Les scientifiques demandent de la patience, le temps que la propagation du Covid-19 soit bel et bien endiguée, de sorte à ne pas créer la fameuse «deuxième vague» de contamination. Et pour estimer le risque, les chercheurs s'appuient sur un indicateur : le «R0».
Cet outil permet de savoir dans quelle mesure une personne contaminée par un virus va en infecter d'autres. L'objectif est d'atteindre le chiffre le plus bas possible, car si l'indicateur est de 1, cela signifie qu'un patient contaminé transmet sa maladie à un seul autre. S'il est de 2, à deux autres. L'indicateur est calculé grâce à plusieurs facteurs, comme le nombre de malades total ou encore le nombre de jours de contagion. Il est donc impératif de bien connaître la maladie pour pouvoir le calculer précisément, ce qui reste difficile.
Le temps d'apparition des symptômes, un des facteurs pris en compte, fait ainsi toujours débat dans la communauté scientifique. Une étude américaine a récemment estimé que cette période était d'environ 7 jours, contre 4,6 jours selon une étude réalisée en mars. Cela peut changer le résultat du R0.
Interrogé dans le journal de France 2 le 18 avril, le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique Covid-19, a pour sa part indiqué que le taux de contagion était de «3,4 début mars», au début de l'épidémie dans l'Hexagone. Au 11 mai, date à laquelle le déconfinement progressif doit se mettre en route, il devrait atteindre 0,6.
Si cela venait à se confirmer, le chiffre permettrait en effet d'envisager un déconfinement, car les scientifiques estiment que si le R0 est inférieur à 1, l'épidémie recule. La France est donc à mi-chemin actuellement, mais ses voisins s'en sortent parfois mieux. C'est notamment le cas de l'Allemagne, où le R0 était estimé à 0,7 au 16 avril, 24 heures après les annonces d'Angela Merkel sur les premières mesures pour rouvrir l'économie du pays. Des études en cours permettront certainement d'affiner les chiffres dans les jours et semaines qui viennent, pour s'assurer d'une sortie de crise avec un risque réduit.