La pandémie de Covid-19 a déjà causé la mort de milliers de personnes à travers le monde. Les autorités de nombreux pays ont pris des mesures strictes de confinement de la population pour tenter de ralentir la propagation du coronavirus. Les hôpitaux, qui doivent gérer l’afflux de patients contaminés, sont sous tension. Nombre de cas, mesures sanitaires, recherches… CNEWS propose un résumé de la situation avec les informations essentielles de la journée.
762 décès supplémentaires en 24 heures en France, pour un total de 15.729 morts
La pandémie de coronavirus a fait 762 décès supplémentaires en 24 heures en France, soit le bilan quotidien le plus important depuis le début de l'épidémie, selon les chiffres officiels donnés mardi soir par le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Le précédent bilan le plus lourd enregistré sur une période de 24 heures remontait au 6 avril, avec 605 décès enregistrés.
Une hausse qui porte le nombre total de morts dus au coronavirus en France à 15.729 : 10.129 en milieu hospitalier (+541 en 24 heures) et 5.600 en Ehpad et autres établissements médico-sociaux (+221 en 24 heures), dont 5.470 dans les seuls Ehpad, a précisé Jérôme Salomon. «En plus des décès survenus à l'hôpital et en institutions il y a aussi des décès qui surviennent en ville, à domicile, et tous ces décès font l'objet d'une surveillance par l'Insee qu'on appelle de la mortalité toute cause (qui) sera disponible en détail demain», a-t-il ajouté.
D'ores et déjà, d'après «les premières analyses des certificats de décès, qui portent sur près de 6.000 certificats de décès analysés, la moyenne d’âge des personnes décédées est de 81 ans, 68 % de ces personnes présentaient des comorbidités de type pathologies cardiaques, hypertension sévère, pathologies neuro-dégénératives, diabète ou cancer», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, mardi soir, 6.730 patients dans un état grave se trouvaient en réanimation, soit un solde de -91 par rapport à lundi. Cet indicateur, qui dénote la pression sur le système hospitalier qui ne comptait avant la crise que 5.000 lits de réanimation, est très suivi par les spécialistes. «La baisse des besoins de réanimation se confirme, même si le chiffre reste très élevé», a relevé le numéro 2 du ministère de la Santé.
Edouard Philippe promet un plan de déconfinement «largement avant le 11 mai»
Le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué mardi qu'il présenterait «un plan complet de sortie» du confinement «quand il sera prêt», en tout cas «largement avant la date du 11 mai» évoquée par Emmanuel Macron, en précisant qu'il devait «être travaillé».
Le locataire de Matignon a assuré, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, que «vers le 11 mai, nous aurons su diminuer le nombre de malades en réanimation, nous aurons su permettre à l'hôpital de reprendre une forme de capacités face au stress inouï, face à l'intensité de la première vague à laquelle il a dû faire face».
A propos des écoles, dont Emmanuel Macron a indiqué qu'elles pourraient rouvrir «progressivement» à partir du 11 mai, Edouard Philippe a estimé que cela pouvait se traduire «peut-être par une forme adaptée de réouverture des écoles», dans un fonctionnement «différent» de la normale, et en prévenant qu'il ne voulait «sur ce point rien annoncer de définitif».
La France aggrave encore ses prévisions économiques
Au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron d'une prolongation du confinement jusqu'au 11 mai, le gouvernement français a encore aggravé mardi ses prévisions économiques pour l'année 2020. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a averti que la récession historique que devrait connaître la France sera encore plus grave qu'anticipée, avec une baisse du PIB de 8 % prévue cette année, inédite depuis 1945, contre -6 % annoncés il y a moins d'une semaine.
Au même moment, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin indiquait que le déficit public se creuserait plus que prévu, en 2020, à environ 9 % du PIB, tandis que la dette augmenterait à 115 % du PIB, contre respectivement 7,6 % et 112 % prévus précédemment. La conséquence de la prolongation du confinement, mais également du nouveau renforcement du plan d'urgence de 100 milliards d'euros pour soutenir les entreprises et les salariés, relevé à plus de 110 milliards d'euros.
Ont en effet été annoncées mardi l'augmentation du budget consacré au chômage partiel (24 milliards d'euros contre 20 milliards précédemment) et la hausse de la dotation du fonds de solidarité dédié aux très petites entreprises et aux indépendants (1 milliard d'euros supplémentaire, soit 7 milliards au total). Le projet de budget intégrant ces nouvelles prévisions sera présenté mercredi en Conseil des ministres.
LA JUSTICE française ORDONNE À AMAZON DE LIMITER SON ACTIVITÉ
Le tribunal judiciaire de Nanterre a ordonné mardi à Amazon France de restreindre son activité aux seuls produits essentiels, tant que n'aura pas été mise en œuvre une évaluation des risques et les mesures nécessaires pour protéger la santé des salariés.
Saisie par SUD (Union syndicale Solidaires), premier syndicat dans l'entreprise, soutenu par Les Amis de la Terre, la juridiction estime que le géant du e-commerce a «de façon évidente méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés». Elle lui enjoint de restreindre son activité «aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d'expédition des commandes de produits alimentaires, d'hygiène et médicaux, sous astreinte d'un million d'euros par jour de retard et par infraction constatée».
Cette restriction s'applique «dans les 24 heures» et pour un mois. D'ici là, Amazon devra avoir conduit l'évaluation des risques avec les représentants du personnel. Amazon, «en désaccord avec la décision», a indiqué faire appel. Mais la décision étant de droit exécutoire, l'appel n'est pas suspensif.
Le G7 favorable à un moratoire sur la dette des pays pauvres
Le G7 s'est dit favorable mardi à une suspension temporaire du service de la dette des pays pauvres, c'est-à-dire la somme totale qu'ils doivent payer chaque année pour honorer leurs dettes, afin d' «aider ces pays à faire face aux impacts sanitaires et économiques» de la pandémie du coronavirus. Les ministres des Finances et les banquiers centraux du Groupe des Sept ne sont donc pas allés aussi loin que ce qu'a demandé Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée lundi 13 avril. Le président français avait appelé à «aider» l'Afrique aux prises avec les conséquences économiques de l'épidémie de Covid-19 en «annulant massivement sa dette».
«Il faut bien voir que ce moratoire est déjà une étape majeure et un succès important pour la France et pour ses partenaires dans le cadre du Club de Paris et dans le cadre du G20», a expliqué le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse téléphonique. Les pays éligibles à ce moratoire sont au nombre de 76, dont une quarantaine en Afrique subsaharienne : ce sont ceux aidés par l'Association internationale de développement de la Banque mondiale.
Concernant le service de cette dette qui représente un total de 32 milliards de dollars pour ces pays pauvres, la France a «obtenu le moratoire au niveau des créanciers bilatéraux (12 milliards) et des créanciers privés (8 milliards), soit un total de 20 milliards de dollars», a détaillé Bruno Le Maire. «Il reste 12 milliards de créances multilatérales dont une grande part de la Banque mondiale. Nous souhaitons qu'elle se joigne aussi à ce moratoire», a ajouté le ministre français de l’Economie, indiquant que cela fait encore l'objet d'un débat «pour des raisons techniques».