La préfecture de Seine-et-Marne a décidé jeudi de ne plus reconduire un dispositif de surveillance des massifs forestiers du département, où chasseurs et garde-chasses patrouillaient aux côtés des forces de l'ordre pour faire respecter le confinement.
Le dispositif, mis en œuvre par arrêtés pour chacun des trois week-ends depuis l'instauration du confinement le 17 mars, a été «retiré» et ne sera plus reconduit, a annoncé la préfecture, évoquant des bases juridiques «fragiles».
Selon ces arrêtés, des «chasseurs et garde-chasses particuliers» étaient réquisitionnés avec pour mission de «prévenir et signaler aux représentants des forces de l'ordre toute infraction»aux dispositions prises pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, telle que l'interdiction d'accéder aux espaces forestiers.
«La préfecture de Seine-et-Marne n’a pas honte d’avoir réquisitionné une milice appelée à la délation de ceux qui enfreignent le confinement», a dénoncé l'union départementale de la CGT dans un communiqué.
Pourtant, «aucun procès-verbal n’a été dressé sur la base de ce dispositif», a assuré la préfecture, évoquant seulement la possibilité par ces recrues «d'assurer une présence sur le terrain», voire «signaler» aux forces de l'ordre qui les accompagnent des infractions de non-respect du confinement, passibles d'une amende de 135 euros.
Une mission de pédagogie
Les personnes réquisitionnées étaient des agents de l’Office national des forêts (ONF), de l’Agence des espaces verts d'Ile-de-France, de l’Office français de la biodiversité, des gardes particuliers assermentés (gardes-chasse), et des techniciens assermentés de la Fédération départementale des chasseurs de Seine-et-Marne.
«Nos agents étaient placés sous le commandement des forces de police», «ils étaient là en appui car ils ont la connaissance du terrain et des lieux de fréquentation», selon l'ONF, précisant que «30 forestiers» ont été mobilisés.
Les forestiers étaient «plus sur une mission pédagogique auprès des promeneurs mais pas une mission de verbalisation», précise cette source.
Les agents assermentés de l'ONF sont d'ordinaire chargés de faire respecter le code de l'environnement (vol de bois, pollution, dégradation).
La Seine-et-Marne est couverte par 30.000 hectares de forêts, dont 20.000 rien que pour celle de Fontainebleau, dont le pic de fréquentation est habituellement en avril et mai, selon l'ONF.
Malgré les interdictions, des promeneurs ont continué à s'aventurer dans le massif: trois feux de forêt ont ainsi été éteints par les pompiers ces dix derniers jours.