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Quand l’aéroport d’Orly s'endort, quel impact sur l'économie ?

L'aéroport de Paris-Orly était presque vide lundi 30 mars. L'aéroport de Paris-Orly était presque vide lundi 30 mars. [© Philippe LOPEZ / AFP]

C'est un autre coup dur porté à l'économie française. Dès ce mardi 31 mars à 23h59, Paris-Orly, deuxième aéroport du pays, suspend son activité. Le site qui voit passer traditionnellement plus de 90.000 passagers lors d'une journée ordinaire subit un atterrissage forcé et baisse (en partie) le rideau.

Toutefois l'aéroport «ne sera pas fermé», rappelle Augustin de Romanet, PDG d'ADP, puisque le site «va rester ouvert pour les évacuations sanitaires, les vols spéciaux, les vols gouvernementaux et les déroutements d'avions». Reste que cette décision attendue, au regard de la crise actuelle et de l'effondrement de 80 % du trafic aérien en Europe, n'est pas sans conséquence.

Plusieurs millions d'euros seront en effet perdus chaque jour pour la seule activité de transport aérien du site Paris-Orly. Parallèlement, les près de 300 boutiques (restaurants, mode, souvenirs, presse...) contenues dans son enceinte ont dû fermer leurs portes. Et les quelques 25.000 salariés qui se rendent dans l'ensemble de cet aéroport couvrant 15,3 km2 sont en partie au chômage technique. Un coup dur pour la région Île de-France, qui a non seulement un impact -encore difficilement quantifiable- sur l'économie des communes environnantes, mais aussi sur le transport de marchandises (le marché de Rungis étant notamment à proximité).

Un impact pour toute l'activité aéroportuaire

La plupart des activités restantes ont ainsi été transférées à l'aéroport Charles-de-Gaulle. Surtout, les quelques 80 avions cloués au sol du parking aérien d'Orly témoignent de l'absence de vols vers les aéroports du reste de l'Hexagone, notamment. «A terme, on va arriver à un réseau squelette, c'est-à dire CDG et quelques grands régionaux. Ça va se compter sur les doigts d'une main. L'objectif est de ne pas assécher la trésorerie», explique Thomas Juin, le président de l'Union des aéroports français à la Tribune. Au total, l'acivité aéroportuaire française représente plus de 200.000 salariés, qui sont ou seront impactés. 

Et si aucun risque de faillite des aéroports du pays n'est pour l'heure avancé, cette crise ne doit pas s'éterniser prévient Thomas Juin, pour qui «l'Etat devra venir en aide au secteur si cette situation vient à durer».

Pour l'heure, aucune date n'a été avancée pour une éventuelle réouverture. Mais une telle machine reste tout de même très flexible au regard de sa taille impressionnante. Lorsque la décision sera prise de reprendre l'activité, Paris-Orly pourra «rouvrir sous 24 à 48 heures», assure-t-on chez ADP.

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