Un médecin urgentiste qui exerçait à l'hôpital de Compiègne, dans l'Oise, est décédé cette semaine au CHU de Lille des suites du coronavirus. C'est le premier médecin français à succomber à la pandémie.
C'est l'un de ses enfants qui a partagé la triste nouvelle sur sa page Facebook dans la nuit de samedi à dimanche, décrivant notamment un homme «passionné par son travail» qui «n'avait pas pris sa retraite».
«Un grand merci aux soignants de l'hôpital de Lille qui ont tout essayé. Mais la maladie est extrêmement grave et ne doit pas être pris à la légère. Il revenait de vacances de Madagascar, en pleine forme, mais le covid-19 était plus fort», a-t-il expliqué, en déplorant que son père a finalement succombé à «une garde de trop».
Agé d'une soixantaine d'années, Jean-Jacques Razafindranazy était, selon les informations de Franceinfo, malade depuis trois semaines. Hospitalisé à Compiègne après l'apparition des premiers symptômes, il avait été transféré au CHU de Lille lorsque son état s'est dégradé.
Egalement contaminée, son épouse, elle aussi médecin, n'a pas été en mesure de l'accompagner à l'hôpital.
Olivier Véran salue le «courage extraordinaire des médecins »
Le ministre de la Santé Olivier Véran, qui s'est «associé à la douleur de la famille», a relevé le «très lourd tribut payé par la grande famille des médecins aujourd'hui». Il a également «souligné le courage extraordinaire dont font preuve l'ensemble des médecins, des soignants, des pompiers, de toutes les personnes qui permettent de sauver des vies chaque jour». Interrogé sur l'incidence de la pénurie de masques pour les personnels de santé, le ministre a déclaré que «ce que nous savons c'est que la plupart des soignants qui vont contracter la maladie ne vont pas la contracter dans le cadre de leur mission hospitalière, mais en dehors».
Tout en reconnaissant que les soignants «sont par définition ceux qui sont le plus en contact avec les malades», il a relevé qu'il «y a eu plusieurs cas de contamination dans une unité de médecins ou d'infirmières qui bien qu'équipés en masques avaient pu être contaminés».