Entassement, conditions d’hygiène déplorables, déplacements incessants pour éviter de se faire attraper… Des associations ont appelé les autorités à prendre des «mesures urgentes» afin de «protéger» les migrants de l'épidémie du coronavirus et éviter qu'ils ne la propagent.
Selon elles, la crise pointe «l'insuffisance des moyens mis en place par l'Etat pour protéger ces personnes, ce qui nous expose tous à des risques accrus». Les 24 associations, dont Médecins du monde, ont ainsi écrit un courrier aux préfectures du Nord et du Pas-de-Calais, ainsi qu'aux maires de Grande-Synthe et Calais, où de nombreux sans-papiers se sont installés.
«Comment se laver les mains régulièrement quand le point d'eau le plus proche est à plusieurs centaines de mètres, parfois à des kilomètres, de son lieu de vie», questionnent-elles. «Comment détecter les symptômes du Covid-19 alors que survivant à la rue depuis plusieurs semaines, la santé de ces personnes est déjà extrêmement fragilisée ?», «Comment appeler le 15 sans accès à un téléphone ou à une prise pour le recharger ?»
Dans ces conditions, le risque de propagation du virus semble en effet très important. Sans possibilité de contrôle par les autorités, les endroits où les migrants s'installent peuvent aussi se transformer en foyers très difficiles à surveiller et maîtriser.
Les associations demandent ainsi l'ouverture de plusieurs «lieux d'hébergement inconditionnels», avec la mise en place «de sites de distribution alimentaires en nombre suffisant pour limiter les regroupements d'un trop grand nombre de personnes» ou encore «le déploiement de nombreux points d'accès à l'eau et au savon». Le tout accompagné d'informations adaptées à ces personnes.
En parallèle, le collectif Solidarité Roms de Lille lui aussi alerté le préfet pour venir en aide aux «habitants des bidonvilles».