Des profs et des familles chamboulés à cause du coronavirus. De la maternelle au lycée, quelque 350.000 élèves du pays étaient, ce mardi 10 mars, confinés à domicile, en raison de l’épidémie.
En première ligne, les départements de l’Oise et du Haut-Rhin, où des foyers ont été identifiés, mais la situation touche également la Corse ou le Morbihan.
La capitale, non plus, n’est pas épargnée. Lundi, une classe d’une école élémentaire du 15e arrondissement a, elle aussi, dû être fermée après le diagnostic positif d’une élève au Covid-19.
Dans ce contexte difficile, l’Education nationale tente, malgré tout, de mener sa mission à bien. Mais la théorie, séduisante sur le papier, a parfois du mal à être appliquée.
Un quotidien à repenser
Pour assurer la continuité pédagogique malgré les fermetures et aider les parents d’élèves concernés, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs dispositifs.
Dès le 4 mars, le ministère de la Santé et l’Assurance maladie ont lancé un site internet (declare.ameli.fr), permettant aux salariés parents d’élèves confinés de bénéficier d’un arrêt de travail indemnisé de quatorze jours.
Dans la foulée, l’Education nationale a, elle, mis à la disposition des élèves et des enseignants les ressources du Cned (Centre national d’enseignement à distance).
Etablissements fermés à cause du #coronavirus : "Nous avons préparé grâce au Cned un système pour suivre les élèves à distance"
@JMBlanquer, ministre de l’Education nationale, dans #les4V
#Telematin pic.twitter.com/zdG51qSnPG— Caroline Roux (@Caroline_Roux) March 9, 2020
En théorie, tout est donc prévu pour que les quatorzaines se passent le mieux possible. Mais en pratique, des difficultés subsistent.
Certains parents en CDD hésitent notamment à s’arrêter car ils craignent que leur contrat ne soit pas renouvelé. D’autres ne peuvent tout simplement pas quitter leur poste au pied levé pendant deux semaines.
Dans les deux cas, tous se retrouvent confrontés à un véritable casse-tête : celui de trouver une personne capable de garder leurs enfants et de leur permettre de poursuivre leur scolarité.
Une équation rendue encore plus compliquée par le fait que les grands-parents peuvent difficilement être sollicités.
Car si, dans leur grande majorité, les enfants contaminés sont des porteurs sains du coronavirus, ils peuvent toujours infecter les personnes âgées, chez qui le Covid-19 est beaucoup plus dévastateur.
Bien souvent, donc, c’est le système D qui prédomine et nombre de familles font appel, en fonction de leurs horaires, à d’autres parents, des amis, des voisins… Une situation qui n’aide pas les élèves à étudier sereinement, d’autant que tous n’ont pas les outils informatiques adaptés à domicile.
Et de la même manière que certaines familles ne sont pas correctement équipées, à l’autre bout, les enseignants peuvent ne pas l’être non plus. A la clé, un risque élevé de décrochage scolaire pour les plus fragiles.
Des examens menacés ?
Plus largement, une crainte est dans toutes les têtes : celle de voir la crise sanitaire s’installer dans la durée.
Une angoisse qui est d’ailleurs renforcée par ce qui se passe de l’autre côté des Alpes. En Italie, les autorités ont en effet fait fermer jusqu’au 3 avril toutes les écoles du pays.
En France, la préparation au brevet et au bac s’en trouve déjà perturbée, des épreuves «blanches» ayant dû être annulées.
Alors que des couacs ont été constatés sur le site du Cned, rien ne dit non plus que le ministère, déjà sous le feu des critiques sur le manque de savon dans certaines écoles, parviendra à suivre.