Elles ne se sont pas fait attendre. Sitôt après qu'Agnès Buzyn a annoncé, dimanche 16 février, sa candidature à la mairie de Paris, où il lui revient la délicate mission de porter les couleurs de LREM pour remplacer Benjamin Griveaux, retiré après la diffusion de vidéos intimes, les réactions de la classe politique sont arrivées en cascade. Sélection.
Nelly Garnier, tête de liste LR dans le 11e arrondissement de Paris et directrice de campagne de la candidate Rachida Dati, dit notamment «s'étonner» du choix fait par la République en Marche de placer la ministre de la Santé, sur le départ, dans la capitale.
«Nous nous étonnons qu'une ministre engagée sur des dossiers majeurs comme la réforme des retraites, la crise de l'hôpital, le plan grand-âge et surtout la gestion du Coronavirus, abandonne son poste du jour au lendemain», a-t-elle notamment écrit dans un communiqué.
« Cette campagne mérite un débat de fond avec une parfaite connaissance des problématiques quotidiennes des Parisiens. Elle mérite de faire de Paris un choix qui ne soit ni subi ni imposé. »
Retrouvez ma réaction à la candidature d’Agnès Buzyn pic.twitter.com/Bc7iZ4GWFV— Nelly Garnier (@NellyGarnier) February 16, 2020
L'actuel adjoint en charge du logement à Paris, et porte-parole du Parti communiste, Ian Brossat, a lui replacé dans le débat, et à sa manière, la grève des urgences et de l'hôpital public, en cours depuis bientôt un an.
En fait, la candidature Buzyn tombe plutôt bien.
Le premier tour des municipales coïncidera à 3 jours près avec l'anniversaire d'un an du début de la grève des personnels hospitaliers.— Ian Brossat (@IanBrossat) February 16, 2020
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a également réagi sur le réseau social Twitter, en ressortant une archive d'Agnès Buzyn dans laquelle elle réfutait la possibilité d'être candidate à Paris «en raison d'un agenda chargé».
Sa candidature à #Paris c’est encore Agnès Buzyn qui en parle le mieux... #MunicipalesParis2020 https://t.co/FTK5Flbb4M
— Olivier Faure (@faureolivier) February 16, 2020
S'exprimant pour La France Insoumise (LFI) la députée du Val-de-Marne, Mathilde Panot, appelle de son côté à sanctionner LREM lors du scrutin parisien des 15 et 22 mars, rebaptisant au passage le parti présidentiel, «La Retraite En Moins».
#Buzyn remplace #Griveaux à la course à la mairie de Paris.
Les Parisiens et Parisiennes pourront faire d’1 bulletin de vote 2 coups : sanctionner LREM (La Retraite En Moins) et la fossoyeuse de l’hôpital public ! #DecidonsParis https://t.co/NAcbqISjAN— Mathilde Panot (@MathildePanot) February 16, 2020
L'ex-vice président du Front national (devenu depuis Rassemblement national, ndlr) et fondateur du parti «Les Patriotes», Florian Philippot, voit lui en cette candidature un «jemenfoutisme assumé du macronisme».
Agnès #Buzyn tête de liste LREM à #Paris et démissionnaire du gouvernement : jemenfoutisme assumé du macronisme devant la crise de l’hôpital, le grave malaise des personnels soignants et la gestion du coronavirus...https://t.co/pb2lmmPrS0
— Florian Philippot (@f_philippot) February 16, 2020
Sans surprise, les réactions les plus favorables sont venues de la majorité LREM. Dans un communiqué transmis aux journalistes, le parti présidentiel se félicite ainsi du choix d'Agnès Buzyn, qui, assure-t-il, serait à Paris «une maire de rassemblement, au-delà des clivages politiques».
Un temps pressenti pour relever le défi des municipales à Paris pour LREM, l'ancien secrétaire d'Etat chargé du Numérique, et aujourd'hui député du 19e arrondissement de la capitale, Mounir Mahjoubi, salue, lui, le choix d'Agnès Buzyn qu'il accompagnera «jusqu'à la victoire».
Agnès Buzyn a l’envie profonde de s’engager pour Paris. Elle nous en a convaincus. Au boulot pour construire ensemble la suite. Je suis heureux et je serai à ses côtés jusqu’à la victoire. Les parisiennes et les parisiens sont prêts pour l’alternance ! pic.twitter.com/dVt9LxjEKW
— Mounir Mahjoubi (@mounir) February 16, 2020