La mère de la petite Vanille, 1 an, a avoué en garde à vue l’assassinat de sa fille, dont le corps a été retrouvé dans un conteneur à vêtements. Alors que l’enquête se poursuit, le profil de la mère, Nathalie Stephan, se dessine un peu plus.
Lors d’une conférence de presse, lundi 10 février, le procureur de la République d’Angers Eric Bouillard et le président du département du Maine-et-Loire, Christian Gillet, sont revenus sur le parcours de vie «chaotique» de cette femme de 39 ans.
Nathalie Stephan est née à Angers, de parents handicapés, dans une fratrie de trois enfants. A l’âge de 16 ans, et jusqu’à sa majorité, elle est placée à l’Aide sociale à l’enfance, en raison de «problèmes familiaux».
Nathalie Stephan semble ensuite s’être stabilisée, vivant en couple de 2003 à 2014. En 2008, elle avait même donné naissance à une première fille, Illona. Celle-ci a été confiée à son père en 2014 lors de la séparation.
La jeune femme s’est alors installée dans un foyer angevin avant de partir, pour une raison inconnue, dans le sud de la France. A cette époque, «elle a vécu en errance, dormant dans sa voiture».
Un plan caché
A son retour à Angers, Nathalie Stephan revient à Angers où elle intègre un centre maternel départemental, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. Elle est alors enceinte. En 2019, elle donne naissance à Vanille.
Rien ne permettait jusque-là de craindre un tel drame. «Les éducateurs décrivent une évolution positive d’une maman qui s’investissait de plus en plus dans le lien» mère-enfant, décrit le procureur Eric Bouillard. Elle était par ailleurs suivie pour ses «troubles psychologiques» deux fois par semaine.
Selon les premiers éléments de l’enquête, Nathalie Stephan aurait décidé de passer à l’acte le 3 décembre 2019 après avoir été informée de son départ du foyer.
La mère aurait alors «prévu un plan, caché ce plan et dissimulé aussi sa situation réelle», une «situation de désœuvrement complet, d'isolement complet et de refus aussi de son départ du centre maternel». Au personnel du centre maternel, elle avait même affirmé avoir une solution d’hébergement.
Vanille était confiée à l’Aide sociale à l’enfance et placée en famille d’accueil. Sa mère avait un droit de visite régulier.
Vendredi 7 février à 11h, comme convenu, Nathalie Stéphan avait quitté le foyer avec sa fille, qu’elle aurait dû ramener à 17h30. C’est en ne la voyant pas revenir que l’alerte enlèvement avait été déclenchée.
Nathalie Stéphan avait été retrouvée le dimanche suivant dans un hôtel de Nantes. En garde à vue, elle a avoué l’assassinat du bébé. Vanille a été tuée par étouffement dès le vendredi, jour de son anniversaire.
La mère a été mise en examen ce mardi pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans et a été placée en détention.