Emmanuel Macron présidera mardi à l'Elysée une «conférence nationale du handicap» (CNH) très attendue par les associations, qui réclament des «avancées» pour «améliorer concrètement la vie quotidienne» des personnes concernées.
Cette conférence sera «un acte fort», a promis la secrétaire d'Etat chargée du dossier, Sophie Cluzel, car il s'agira de faire «un point d'étape à mi-mandat» sur les avancées en matière de handicap et «de s'engager sur des mesures pour la fin du quinquennat».
[direct #legrandrdv ] Pour l’#ecole il n’est pas question de laisser un enfant en situation de #handicap au bord de la route. Chaque enfant, qu’il soit #autiste sévère, #polyhandicapé ou tout autre handicap lourd a le droit à l’apprentissage, comme les autres.
— Sophie Cluzel (@s_cluzel) February 9, 2020
Symboliquement, l'événement a été programmé exactement 15 ans après l'adoption d'une loi majeure pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Il s'agira notamment de tirer un «bilan» de cette loi, via des tables rondes thématiques.
«transformer les droits formels en droits réels»
La conférence, que conclura le chef de l'Etat, devrait évoquer la scolarisation des enfants en situation de handicap - sujet auquel le président accorde «beaucoup d'importance», selon son entourage - mais aussi la manière de favoriser l'emploi et l'apprentissage, alors que 15.000 personnes handicapées, jeunes ou adultes, restent sans accompagnement. En amont de l'événement, les associations ont fait part de leur impatience.
Le collectif Handicaps, qui regroupe 47 associations nationales de personnes en situation de handicap et leurs familles, «n'attend pas uniquement des déclarations de solidarité mais des preuves et des avancées», a-t-il souligné dans un communiqué.
Parmi les sujets sur lequel le chef de l'Etat est attendu, le montant du revenu universel d'activité (RUA) et la loi Elan, qui place depuis le mois d'octobre à 20% le taux d'accessibilité aux logements neufs des personnes handicapées.
Les personnes handicapées «restent confrontées à des difficultés récurrentes d'accès aux droits et à des délais longs et hétérogènes selon les territoires», notamment en termes de scolarité, d'emploi ou de déplacements quotidiens, fait valoir Handicaps.
Le @CHandicaps demandait l’abaissement de l’âge de la retraite progressive pour les travailleurs handicapés.
Cette diminution à 55 ans constitue une bonne nouvelle qui devrait permettre de renforcer le maintien en emploi de nombreux travailleurs handicapés. https://t.co/TX8NnMDQVk— Collectif Handicaps (@CHandicaps) February 10, 2020
«Si des avancées ont été réalisées, telles que l'obtention de droits à vie, il reste maintenant à transformer les droits formels en droits réels», poursuivent les associations, qui attendent notamment une réévaluation des dispositifs de «compensation», c'est-à-dire les aides humaines, matérielles et financières visant à «améliorer les activités de la vie courante et de la vie sociale».
La CNH devrait également aborder la question de l'accessibilité des démarches administratives en ligne - ce qui suppose notamment des portails web compatibles avec les logiciels de synthèse vocale, pour les aveugles et malvoyants. Cette accessibilité «demeure l'exception et non la norme», a déploré le Conseil national du numérique (CNNum), une instance consultative, dans un rapport remis mercredi au gouvernement.
Le délai d'examen des dossiers, trop long actuellement, est ramené à trois mois par les départements qui se sont engagés à tenir cette promesse. Un numéro d'appel dédié à l'accompagnement (le 360) va également être mis en place.
La conférence sera par ailleurs l'occasion de présenter les résultats d'une consultation en ligne, menée entre mai et septembre dernier. L'opération a permis de récolter plus de 7.000 propositions afin que la société «garantisse une vraie place aux personnes handicapées».
Si aucune enveloppe n'a été annoncée par l'Elysée, le gouvernement a promis que des ressources seront dégagées, a rapporté le JDD.fr.